Tiens, goûte !, de Chloé Charles et Tiphaine de Cointet (2022)

Tiens, goûte 1Chloé Charles est cheffe, Thiphaine de Cointet dessinatrice et Raphaelle Orliange seconde Chloé, prend les photos et apporte des petites infos complémentaires ; la première explique et dévoile quelques secrets culinaires à la seconde qui n’y connaît pas grand-chose et qui les partage à son tour par le biais du dessin.

J’avais repéré ce livre de cuisine atypique chez Owi Owi – dont le livre Le gâteau dont tu es le héros est en train de devenir ma bible des gâteaux tant tout me fait envie –, ce qui fait que j’ai sauté sur l’opportunité de la découvrir grâce à une Masse critique Babelio.

Graphiquement, je n’ai pas accroché, ce n’est pas un style de dessin que j’apprécie. Néanmoins, si je ne me suis donc pas attardée longuement à détailler les illustrations, cela n’a pas nui à ma lecture.
C’est une bande dessinée instructive qui, au fil des recettes de Chloé et des questions de Tiphaine, apporte des explications sur la raison d’ajouter tel type d’ingrédients, de cuire de telle manière… pour savoir un peu mieux jouer avec la cuisine et en comprendre les réactions chimiques, les harmonies gustatives, etc. L’idée est donc de comprendre ce que l’on fait pour pouvoir s’affranchir des recettes et se laisser aller à plus d’imagination et de spontanéité. De plus, Chloé Charles est dans une démarche gourmande et anti-gaspi qui me plaît bien.
L’enthousiasme et la complémentarité des caractères des participantes rend la BD rythmée et sympathique à lire : il semblait régner une bonne ambiance dans cette cuisine ! Le sens du partage et l’humour viennent agrémenter les connaissances de manière très équilibrée et agréable.

Ce n’est donc pas un livre de recettes, même si celles concoctées au fil de l’initiation de Tiphaine sont reprises à la fin de l’ouvrage avec une photo. Je doute de réellement y revenir pour les tester à l’avenir car l’une d’entre elle m’a laissée perplexe au niveau des proportions et beaucoup sont à base de viande ou produits de la mer, ce que je ne cuisine plus du tout. Cependant, je prendrai peut-être le temps de me pencher sur les recettes végé, de sauces ou de desserts.

Un ouvrage pédagogique et accessible qui explique plusieurs notions de cuisine dans une ambiance joyeuse en mode « viens avec moi, je vais te montrer tout ça ! ».

« N’empêche… Si on réfléchissait comme on cuisine, le monde aurait une bien meilleure saveur. »

Tiens, goûte ! : une bande cuisinée, Chloé Charles et Tiphaine de Cointet. First éditions, coll. La vie en bulles, 2022. 175 pages.

Mini-critiques : un recueil de nouvelles, un album et une BD

Je vous propose trois petites chroniques sur mes dernières lectures un peu miton-mitaine de 2022 : certaines m’ont davantage plu que d’autres, mais aucune n’est exempt de points négatifs alors qu’il y a une autrice et un scénariste que j’affectionne tout particulièrement (personne n’est infaillible !). C’est parti pour le tour des qualités et des défauts de 600 jours d’Apocalypse, Tout un monde d’animaux et Mauvais sang.

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600 jours d’Apocalypse,
de Rozenn Illiano
(Oniro Prods, auto-édition, 2019)

600 jours d'Apocalypse (couverture)Une nouvelle lecture du Grand Projet dans ma besace avec ce recueil de nouvelles qui complètent la série Town et le roman Onirophrénie également lus en 2022. Un livre compagnon qui nous fait retrouver Élias, Oxyde, Francesca, Saraï (personnage d’Elisabeta), Ana, Chester et Lili et Lucifer.

C’est un livre sympathique car il est toujours agréable de côtoyer un peu plus longtemps des personnages que l’on affectionne ; ce petit tour des différents protagonistes permet de mieux ressentir leur vécu de cette catastrophe, de les fréquenter le temps d’un instant, un épisode de vie pendant ces six cents jours dévastés. Cependant, je pourrais le qualifier de dispensable malgré tout, Town se suffisant à elle-même. Ce n’est à mon avis pas un livre pour découvrir l’univers de Rozenn Illiano à mon goût et plaira plutôt aux lecteurs et lectrices de Town (au minimum).
Je ne suis pas friande de nouvelles : pour réellement me plaire, elles doivent être particulièrement impactantes et rares sont les auteurs et autrices à parvenir à me convaincre inconditionnellement (même si j’aime leurs œuvres à côté de ça). Ici, les premières ne me marqueront guère, et j’ai noté une certaine redondance dans les descriptions des paysages apocalyptiques qui a légèrement gâché mon plaisir.

Je retiendrai néanmoins deux textes que j’ai vraiment appréciés.
Tout d’abord, la nouvelle « Au bout de la route » avec Lili et Chester. Un moment d’apaisement et de relâchement, de plaisanterie et de confiance, sans nier la terreur alors que la fin du monde approche à grands pas. Une connivence inattendue, un lien qui se tisse même s’il semble dérisoire face au néant qui se profile à l’horizon.
Ensuite, la novella « Mille chutes » qui donne la parole à un personnage aussi mystérieux que fascinant, Lucifer. Un personnage qui reste lointain dans Town, avec des motivations aussi insaisissables que sa personne, un discours dont on ne sait le vrai du faux. Alors, certes, cette novella brise un peu ce mystère, le rendant plus accessible, plus faillible, plus humain, mais elle permet également de mieux le connaître, de mieux comprendre l’histoire millénaire qui a conduit à cette fin du monde, les intrications des personnages, les plans célestes et les luttes terrestres pour les contrer, ainsi que l’histoire de Chester.

Un ouvrage plaisant, bien que facultatif : un bonus pour prolonger un peu la route.

« Maintenant, je pense que l’amitié est une chimère. L’amour aussi, sans doute. Étrangement, ce sont les amitiés perdues qui m’ont été plus douloureuses. J’aurais voulu avoir un ami d’enfance, comme dans les histoires ou dans les films. L’ami que tu connais depuis toujours, celui avec qui tu grandis et que tu considères comme ton frère… puis au fil des années, tu ne sais plus ce que tu éprouves pour lui, tu mélanges tout, l’amitié, l’amour, le désir, mais ce n’est pas grave parce que tu sais que quoi qu’il arrive, il sera là pour t’aider à déplacer un cadavre en pleine nuit, pour te faire passer un barrage de police à la frontière ou pour t’empêcher de sauter par la fenêtre. Je regrette de ne pas avoir eu cette chance. »
(Au bout de la route)

« J’avais là une unique occasion de retrouver l’un des miens. Car j’étais seul, te souviens-tu ? Durant des siècles, j’étais seul. Je ne pouvais partager avec personne les sentiments ambivalents qui étaient les miens, la joie d’arpenter ce monde et la peine de ne pas en faire partie, l’émerveillement devant tout ce que l’humanité avait à offrir face à la douleur perpétuelle de me savoir loin du Ciel. La Matière était à la fois une bénédiction et une malédiction propres à faire perdre la tête à n’importe qui ; comment s’habituer à ces émotions qui ne cessaient jamais, alors que l’on est né sans ? Comment supporter le battement constant du cœur dans notre poitrine, et le souffle qui va et vient sans fin ? »
(Mille chutes)

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Tout un monde d’animaux : un livre-jeu Deyrolle
(Gründ, coll. Green Gründ, 2022)

Tout un monde d'animaux (couverture)Deyrolle est un cabinet de curiosité parisien (dont j’ignorais l’existence en dépit du fait que je suis passée moult fois dans la rue du Bac qui l’abrite…) et les illustrations de ce livre sont tirées de ses collections pédagogiques. Cet album présente ainsi douze planches colorées célébrant la beauté et la diversité animalières à travers différents milieux : la ferme, l’océan, le jardin, l’Afrique, etc.

Les compositions jouent sur la répétition et la symétrie et ces pages foisonnantes proposent ainsi des jeux de cherche et trouve, d’éléments à compter, d’intrus à repérer, etc., sans compter le temps simplement passé à tout regarder pour ne pas en oublier.
Certaines pages sont extrêmement harmonieuses et agréables à détailler – on les exposerait bien ! – tandis que d’autres sont, à mon goût, un peu moins heureuses en terme de présentation (celles sur les poils, plumes et écailles par exemple, alors que le principe de reconnaissance « à qui cela appartient-il ? » est particulièrement ludique et plaisant.
Sur la page de gauche, un texte rapide introduit la planche tandis que quelques approfondissements – diverses informations sur les animaux représentés – sont offerts en fin d’ouvrages avec les solutions.

Une jolie découverte, ne serait-ce que pour quelques pages particulièrement esthétiques.

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Mauvais sang,
de Loïc Clément (scénario) et Lionel Richerand (dessin)
(Delcourt jeunesse, 2022)

Mauvais sang (couverture)

Issue de la collection des Contes des cœurs perdus, cette bande-dessinée raconte l’histoire de Tristan Tenebrae, vampire coincé depuis mille ans dans un corps d’enfant en proie à d’incommensurables angoisses. Du moins jusqu’à sa rencontre avec la famille Lux… Seconde histoire de vampire de la collection après Chaque jour Dracula, je dois avouer que ni l’histoire ni les illustrations n’ont su me convaincre.

L’intrigue et la narration tout d’abord. Certes, les doutes, inquiétudes et autres terreurs de Tristan sont touchantes et bien rendues dans ce qu’elles ont d’oppressantes et d’abrutissantes. Certes, l’histoire est intelligente, racontant le stress, le confort des habitudes, la solitude, prônant la différence, les familles de cœur quand celles de sang sont défaillantes et la confiance en soi. Néanmoins, le déroulé de l’histoire est beaucoup trop facile, rapide et sans surprise, me faisant nettement ressentir que je ne suis pas forcément le premier public de cet ouvrage (j’avais eu le même sentiment avec Chaque jour Dracula d’ailleurs). De même, la morale finale m’a parue lourde, assénée d’un bon coup de marteau au cas-où elle nous aurait échappé. (De plus, j’étais lassée presque avant de la rencontre de cette énième famille fantasque.)
Quant aux illustrations, je leur reconnais des qualités également : elles sont riches en détails et en clins d’œil, incitant à prendre son temps pour les détailler. Cependant, le trait de Lionel Richerand que je découvre ici n’est tout simplement pas à mon goût, notamment au niveau des couleurs trop ternes et des visages, ce qui m’a plus d’une fois interpellée et sortie de ma lecture (la couverture ne mentait pas à ce niveau-là…).

Ce n’est donc pas le meilleur opus de la série : si je lui reconnais diverses qualités, les défauts ont davantage imprégné mon ressenti vis-à-vis de cette lecture.

Spécial Lupano avec Les vieux fourneaux et Le loup en slip

Je vous propose de découvrir deux séries de bandes dessinées (même si la seconde est plus proche de l’album à mon goût) signées Wilfrid Lupano. Des critiques sociales à la fois habiles et hilarantes à côté desquelles il serait dommage de passer sans s’arrêter…

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Les vieux fourneaux, de Wilfrid Lupano (scénario) et Paul Cauuet (dessin) (2014-2018)

Les vieux fourneaux, ce sont cinq bandes dessinées (pour l’instant) dont j’entends parler depuis fort longtemps sans forcément trouver l’occasion de les lire. C’est chose réparée enfin et quel régal.

Résumé de l’éditeur : « Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le faire avec style : un œil tourné vers un passé qui fout le camp, l’autre qui scrute un avenir de plus en plus incertain, un pied dans la tombe et la main sur le cœur. Une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations, qui commence sur les chapeaux de roues par un road-movie vers la Toscane, au cours duquel Antoine va tenter de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour commettre un crime passionnel. »

C’est typiquement le genre d’histoires de vie que j’adore. Prenez trois petits vieux – Pierrot, l’anarchiste et manifestant acharné au sein du collectif de malvoyants « Ni Yeux Ni Maître » ; Antoine, l’ancien syndicaliste ; et Emile dit Mimile, l’ex-rugbyman globe-trotteur qui tempère les éclats de ses compagnons – et une jeune femme, Sophie, petite-fille d’Antoine ayant repris le petit théâtre de marionnettiste « Le Loup en slip » (tiens, tiens) de feue sa grand-mère. Ajoutez un grand groupe pharmaceutique qui règne sur la région, quelques secrets de famille, des combats pour lutter contre l’oppression, des amours de jeunesse…
Et ce qui en sort, ce sont des BD intelligentes au propos actuel doublé d’une bonne tranche de rire en dépit des sujets sérieux abordés. Luttes sociales, injustices, trahisons amoureuses, vieillesse, transmission… Tout cela forme une fresque sociale absolument fascinante. Les dialogues sont merveilleusement savoureux et j’avoue avoir éclaté de rire plusieurs fois. Les caractères bien trempés de nos protagonistes donnent forcément lieu à des frictions et les réparties fusent de tous côtés. Impertinents, entêtés, revanchards, truculents, impossibles, nos trois vieux se révèlent souvent insupportables, mais surtout irrésistibles.

Le dessin ne me bouleverse pas vraiment, mais l’expressivité des personnages et le réalisme des décors facilitent l’immersion dans les planches de Cauuet et le charme de nos vieillards encore bien dynamiques fait le reste.

C’est truculent, rocambolesque, tendre, c’est superbement écrit, bref, ce sont de petites pépites et je suis officiellement fan de ces Vieux fourneaux qui tournent encore bien pour leurs âges.

Les vieux fourneaux (5 tomes), Wilfrid Lupano (scénario) et Paul Cauuet (dessin). Dargaud, 2014-2018.
– Tome 1, Ceux qui restent, 2014, 56 pages ;
– Tome 2, Bonny and Pierrot, 2014, 56 pages ;
– Tome 3, Celui qui part, 2015, 64 pages ;
– Tome 4, La magicienne, 2017, 56 pages ;
– Tome 5, Bons pour l’asile, 2018, 56 pages.

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Le loup en slip, de Wilfrid Lupano (scénario), Mayana Itoïz (dessin et couleurs) et Paul Cauuet (participation amicale et artistique) (2016-2019)

Le loup est l’ennemi n°1. Celui qui soude tous les habitants de la forêt dans une peur collective. Normal avec son pelage hirsute, ses dents comme des pioches et son regard fou ! Jusqu’au jour où il leur rend visite… Non seulement il porte un slip absurde, mais surtout il ne fait plus peur du tout ! Que faire si l’ennemi n’en est pas un ?

(Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire le tome 4, Le loup en slip n’en fiche pas une, donc ma petite chronique ne portera que sur les trois premiers volumes.)

En ouvrant ces ouvrages, j’ai tout d’abord pris un immense plaisir à observer les grandes planches de Mayana Itoïz. S’étalant sur des doubles pages, ces scénettes colorées de la vie quotidienne de la forêt offrent moult détails à découvrir. Et le texte est aussi enthousiasmant que le dessin. Rythme, rimes… on aurait presque envie de chantonner certains passages.

Quant au contenu, pas de doute, on reconnaît bien la patte des auteurs des Vieux fourneaux avec ces histoires à la fois drôles et, en même temps, très critiques vis-à-vis de la société. Si les plus jeunes lecteurs se bidonneront devant les aventures de ce loup pas comme les autres, un autre niveau de lecture comblera les plus âgés. Car Le loup en slip, c’est aussi un petit camouflet à l’encontre de notre société. Ça parle d’entraide, de solidarité plutôt que d’esprit de compétition, d’ouverture à l’autre en faisant fi des apparences (merci, la chouette !), de préjugés, de générosité… Dans ces fables touchantes, le loup, le grand méchant loup, se révèle le plus gentil de tous, ne laissant personne derrière lui. Un loup défenseur des pauvres et des handicapés ? Eh bien, oui, ça existe !

Trois albums très bien écrits, réjouissants, futés. A conseiller à tous les âges !
(De plus, croiser Pierrot, Antoine, Mimile et Sophie en fin d’album, ça ne se refuse pas !)

Le loup en slip (4 tomes), Wilfrid Lupano (scénario), Mayana Itoïz (dessin et couleurs) et Paul Cauuet (participation amicale et artistique). Dargaud, 2016-2019.
– Tome 1, Le loup en slip, 2016, 36 pages ;
– Tome 2, Le loup en slip se les gèle méchamment, 2017, 40 pages ;
– Tome 3, Slip hip hip !, 2018, 40 pages ;
– Tome 4, Le loup en slip n’en fiche pas une, 2019, 40 pages (non lu).

La parenthèse 9ème art – Elma, Monsieur Blaireau et Madame Renard, Bichon

Je vous propose trois séries de BD jeunesse qui sont toutes beaucoup trop mignonnes ! Attention, la lecture de ces ouvrages risque de vous faire craquer devant des bouilles bien trop adorables.

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 Elma, une vie d’ours (2 tomes),
d’Ingrid Chabbert (scénario) et Léa Mazé (dessin)
(2018-2019)

Elma est une enfant joyeuse, espiègle et râleuse qui vit dans la forêt avec un ours qu’elle considère comme son père. Mais celui-ci cache un secret : la fillette est promise à un grand destin et elle devra un jour rejoindre le village des humains. Or, ce jour approche et il est temps de se mettre en route.

Ce sont les magnifiques dessins qui m’ont attirée vers cette bande-dessinée en deux volumes. Lumineux, chaleureux, colorés, avec un petit côté géométrique entre ces petits points, ces traits et ces courbes, je suis totalement admirative et enchantée par le trait de Léa Mazé. Le bleu éclatant de la fourrure de l’ours et de la crinière d’Elma tranche harmonieusement sur les couleurs de la forêt automnale. Il y a de la vie, il y a du mouvement, il y a de la grâce dans ces dessins-là. J’avoue en avoir pris plein les yeux et ne pas avoir été déçue de ce côté-là.

Ce qui n’est pas entièrement le cas côté scénario. Ce périple met en lumière la relation tendre et taquine des membres de cette famille atypique et leur affection mutuelle est vraiment touchante tandis que la petite fille se révèle aussi adorable que son « père » est fascinant.
Cependant, j’ai trouvé l’intrigue un peu rapide et un peu creuse. Tout va si vide, et presque si facilement, que l’enjeu paraît assez élémentaire (en plus de l’aspect vu et revu du truc : la prophétie, la destinée salvatrice, le secret, l’adoption…).

Une version quelque peu revisitée du Livre de la jungle qui s’est révélée une très chouette lecture pour ses personnages sympathiques à la complicité attendrissante et surtout ses dessins sublimes. Dommage donc que la simplicité d’un scénario trop peu développé et la brièveté de ces deux tomes viennent contrebalancer cet enchantement.

Elma, une vie d’ours, Ingrid Chabbert (scénario) et Léa Mazé (dessin). Dargaud.
– Tome 1, Le grand voyage, 2018, 40 pages ;
– Tome 2, Derrière la montagne, 2019, 44 pages.

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Monsieur Blaireau et Madame Renarde (6 tomes),
de Brigitte Luciani (scénario) et Eve Tharlet (dessin)
(2006-2016)

Quand Madame Renarde et sa fille Roussette débarquent chez Monsieur Blaireau et ses trois enfants – Glouton, Carcajou et Cassis –, ce n’est pas la guerre à laquelle on pourrait s’attendre. Pourtant, quels points communs entre renardes et blaireaux ? Qu’importe, les enfants s’adoptent et les parents décident de vivre ensemble, ce qui annonce un quotidien plutôt mouvementé !

J’avais lu les deux ou trois premiers tomes de cette BD il y a fort longtemps et, quand je les ai vu à la bibliothèque, je me suis dit qu’il était temps, premièrement, de les relire et, deuxièmement, de lire la suite. Parce que j’avais beaucoup aimé à l’époque.
Et vous savez quoi ?
C’est toujours le cas.

Les six tomes de Monsieur Blaireau et Madame Renarde peuvent être conseillés pour de jeunes lecteurs. Peu de pages, grandes cases, bulles aérées, péripéties tendres et amusantes, amitié, famille… des thématiques qui ne sont pas sans rappeler les albums. C’est donc une bonne série pour mettre un premier pied dans le monde de la bande dessinée.

« Adorable » est un terme très approprié pour décrire ces histoires du quotidien. La fraternité, la famille recomposée, les différences, les concessions nécessaires à une cohabitation agréable, la solidarité, les rires et petits bonheurs, les dissensions, le partage, le respect… des thématiques tendres qui parleront à bon nombre d’enfants (et de grands aussi !). Si les intrigues restent toujours plutôt positives (les disputes ne durent jamais bien longtemps et il n’arrive rien de véritablement dramatique), il n’y a rien de niais ou de ridicule dans ces histoires. Les autrices ont su capter des moments très réalistes et touchants qui font peu à peu grandir nos jeunes protagonistes.

Les enfants sont vraiment attachants, chacun ayant leur caractère bien trempé. Roussette, énergique et courageuse ; Glouton, tranquille, manuel et gourmand ; Carcajou, intelligent, vif, parfois autoritaire ; et Cassis, le bébé qui grandit peu à peu (et qui est bien mignonne dans son attachement à ses frères et sa sœur adoptive). Ce joyeux mélange fait parfois des étincelles, mais leurs différences ne font que souligner leur affection réciproque tout en leur permettant de réaliser qu’elles font aussi leur force, leur permettant de s’adapter à bon nombre de situations.

Les illustrations sont particulièrement agréables et fournissent également une bonne dose de tendresse. Les dessins sont doux, bucoliques et joliment colorés. Aisément identifiable grâce à des caractéristiques propres, les personnages sont expressifs et leurs couleurs réciproques sont magnifiques (je n’y peux rien, j’ai adoré ce noir et blanc côtoyant ce roux si lumineux). Les aquarelles d’Eve Tharlet nous emmènent dans cette forêt idyllique avec ses clairières et ses cours d’eau que sublime le passage des saisons.

J’ai été une nouvelle fois sous le charme de cette série. Tant pour les histoires que pour les dessins, tant pour ces renardes que pour ces blaireaux. Ces BD, sous couvert d’anthropomorphisme, font écho à des situations tout à fait courantes dans lesquelles se reconnaîtront les jeunes lecteurs·rices. C’est tendre, c’est doux, c’est familial, c’est un joli coup de cœur !

Monsieur Blaireau et Madame Renarde (6 tomes), Brigitte Luciani (scénario) et Eve Tharlet (dessin). Dargaud. 32 pages
– Tome 1, La rencontre, 2006 ;
– Tome 2, Remue-ménage, 2007 ;
– Tome 3, Quelle équipe !, 2009 ;
– Tome 4, Jamais tranquille !, 2010 ;
– Tome 5, Le carnaval, 2012 ;
– Tome 6, Le chat sauvage, 2016.

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Bichon (3 tomes),
de David Gilson
(2013-2017)

Ce n’est qu’avec sept ans de retard que je découvre enfin Bichon, un garçon qui se fout de ce que pense les autres, qui se déguise en princesse, voue une admiration sans limite à Princesse Ploum, aux dessins animés et à Jean-Marc du CM2 et passe son temps à jouer et discuter avec les filles.

A l’heure où j’écris cette petite chronique, je n’ai pas encore lu le troisième tome des aventures de Bichon (de toute évidence bloqué chez quelqu’un qui ne s’est pas encore remis des fêtes et qui a oublié de le ramener à la bibliothèque), mais j’ai déjà fondu et refondu devant les deux premiers.

Bichon est ultra attachant. Il est ultra touchant. Il est attendrissant, joyeux, candide et naturel. Tellement lui-même, absolument unique et détaché du regard des autres qu’on ne peut que l’adorer dès le premier instant. Il ne se formalise pas de ce que les adultes et enfants autour de lui pense tant il est obnubilé par ce qui le passionne : un nouveau cartable rose (« En fait, c’est un rose plutôt mauve… ») l’enthousiasme tant qu’il ne prête pas attention à pourquoi sa mère est soudain en train de se battre avec une rabat-joie. Il ne comprend pas pourquoi certaines personnes voient ses goûts et ses passions comme un problème et il a bien raison. Voilà un petit bonhomme de huit ans dont on ferait bien d’écouter le message !

Autour de lui gravitent plein de personnages : sa mère bien décidée à laisser son Bichon s’épanouir, Mimine sa turbulente petite sœur turbulente, le fameux Jean-Marc, ses copines de classe, son chat Pilipili… Mais le monde est aussi peuplé de gens fermés à la différence, à l’instar de cette fameuse casse-pieds qui, de toute évidence, hante les supermarchés pour vérifier que filles et garçons vont bien dans leurs rayons ou la mère d’une de ses copines qui voit d’un mauvais œil ce petit garçon qui joue à la poupée. (Pour revenir sur une touche plus guillerette, il y a aussi de nombreuses héroïnes et héros de dessins animés que je me suis fait une joie de traquer au fil des pages ! Car notre ami Bichon n’est pas le seul à être féru d’animation.)

Portraits de la maman de Bichon, de ses amies Myriam et Agnès
et de son héroïne fétiche, Princesse Ploum.
(source : page Facebook de 
Bichon)

Bref, voilà des BD sensibles, drôles, pétillantes, aussi douces et lumineuses que le dessin de David Gilson ! Cependant, il ne faut pas oublier leur intelligence qui permet d’aborder des sujets actuels et importants : le respect des choix de chacun (que ce soit pour les jouets, les vêtements ou les amoureux), les stéréotypes de genre, la sexualisation des objets destinés aux enfants…

Bichon (3 tomes), David Gilson. Glénat, coll. Tchô !. 48 pages.
– Tome 1, Magie d’amour…, 2013 ;
– Tome 2, Sea, Sweet and Sun…, 2015 ;
– Tome 3, L’année des secrets, 2017.

Voilà, c’est déjà/enfin (barrez la mention superflue) fini !
Bonnes lectures à vous !

Spécial BD et romans graphiques : six nouveautés de l’année 2019 #1

Ce mois-ci, j’ai lu de nombreux romans graphiques sortis cette année (grâce à un petit prix décerné par les bibliothèques de la communauté de communes) et j’y ai fait de très belles découvertes. Je vous propose deux sessions de six « mini-chroniques express » de toutes ces lectures.

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#Nouveau contact, de Bruno Duhamel (2019)

#Nouveau contact (couverture)Lorsque Doug poste sur Twister les photos de l’étrange créature sortie du loch devant chez lui, le phénomène prend aussitôt une ampleur qu’il n’avait pas anticipée. Cette petite virée en Ecosse permet à l’auteur d’aborder de nombreuses thématiques : les abus des réseaux sociaux, le harcèlement, les médias, le sexisme, le piratage informatique, la manipulation des grands groupes, le besoin de reconnaissance, celui de donner son avis sur tout et tout le monde… Car, évidemment, c’est l’escalade et, suite à plusieurs péripéties, chasseurs et écolo, conservateurs et féministes, anarchistes, militaires, scientifiques et journalistes se retrouvent massés devant la bicoque de Doug. Un portrait quelque peu amer de notre société se dessine et la BD se révèle souvent drôle (même si elle fait naître un rire un peu désespéré). Elle illustre de manière plutôt plausible les débordements, les oppositions et les luttes qui se produiraient si un tel événement devait advenir. La fin – que je ne vous révèlerais évidemment pas – sonne particulièrement juste.

Ce n’est pas la bande dessinée de l’année, ni pour l’histoire que pour le graphisme (efficace et expressif, mais pas incroyable), mais elle est néanmoins réussie et agréable à lire.

#Nouveau contact (planche)Le début de l’histoire sur BD Gest’

#Nouveau contact, Bruno Duhamel. Editions Bamboo, coll. Grand Angle, 2019. 67 pages.

Challenge de l’imaginaire
Challenge de l'imaginaire (logo)

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Le patient, de Timothé Le Boucher (2019)

Le patient (couverture)Une nuit, la police arrête une jeune fille couverte de sang et découvre qu’elle laisse derrière elle sa famille massacrée. A une exception, son jeune frère qui sombre dans un coma pour les six prochaines années. A son réveil, il est pris en charge par une psychologue désireuse d’éclaircir cette affaire macabre. Si vous passez souvent par ici, vous avez sans doute remarqué les policiers et autres thrillers sont très rares, ce n’est pas un genre que je lis souvent et encore moins en BD. La plongée dans l’univers de Timothé Le Boucher a donc bousculé mes habitudes.

C’est un thriller psychologique plutôt efficace qui se met en place avec un basculement vers le milieu de l’ouvrage. Cependant, je dois avouer que je m’attendais à un rythme plus effréné et à une atmosphère plus oppressante et à plus de surprises aussi, bref, à un effet plus marqué. C’est le cas par moments mais ça ne reste pas sur la durée. Toutefois, je n’ai pas lâché ce roman graphique assez long avant de connaître le fin mot de l’histoire, embarquée par les thématiques d’identité et de mémoire. Les personnages intriguent, touchent, troublent, inquiètent – en d’autres mots, ils ne laissent pas indifférents. La fin laisse planer un doute que je peux parfois détester, mais que j’ai ici beaucoup apprécié, l’idée qu’on ne saura jamais si ce que l’on croit savoir est la vérité est aussi frustrant que troublant.
Visuellement, derrière cette couverture qui évoque irrésistiblement « Les oiseaux » hitchcockiens se trouve un graphisme réaliste qui, encore une fois, fait le job sans me toucher particulièrement. J’ai glissé sur les planches sans m’arrêter sur la beauté ou la laideur des dessins.

J’ai passé un bon moment, mais je ne partage pas pour autant le coup de cœur ou la révélation ou l’enthousiasme de nombreux lecteurs. (Mais je me dis que je devrais tenter l’ouvrage précédent de Le Boucher Ces jours qui disparaissent.)

Le début de l’histoire sur BD Gest’

Le patient, Timothé Le Boucher. Glénat, coll. 1000 feuilles, 2019. 292 pages.

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Le fils de l’Ursari, de Cyrille Pomès (scénario et dessin) et Isabelle Merlet (couleurs), d’après le roman de Xavier-Laurent Petit (2019)

Le fils de l'ursari (couverture)J’ai souvent croisé le chemin du roman de Xavier-Laurent Petit que ce soit en librairie, en bibliothèque ou autre, mais je ne l’ai jamais lu. J’ignorais même quel en était le sujet. La BD fut donc une entière découverte.

L’histoire m’a tout de suite embarquée sur les routes dans le sillage que cette famille d’Ursari, des montreurs d’ours, méprisée et détestée par tout le monde, d’abord dans leur pays natal, puis en France. C’est une épopée poignante, injuste. L’exploitation, le chantage et les menaces des passeurs qui poussent à la misère. Mendicité, vol, voilà le quotidien de la famille de Ciprian dans ce pays de cocagne. Toutefois, une lueur d’espoir surgit pour le jeune garçon… sous la forme d’un échiquier dans le jardin du « Lusquembourg ». Le rythme est dynamique, sans temps morts. L’histoire est profonde, poignante, violente. Une alternance d’ombres et de lumière, de malheurs et d’espoirs cimentés autour de nouveaux amis et d’une famille soudée. La vie du jeune Ciprian n’a rien d’une vie d’enfant, c’est une lutte, une survie qui peut se déliter à tout instant, mais il persévère, s’instruit, s’intéresse, se fait l’artisan de son destin.
Côté dessin, j’ai moins adhéré, je l’admets. Il a un côté « vite fait », comme hâtif, simple, brouillon, déformant les visages d’une façon qui m’a vraiment déplu. Ça n’a pas marché entre nous : j’ai fini par m’y habituer, mais pas par l’apprécier.

Une histoire de vie incroyable, terrifiante, mais malheureusement réaliste. Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle du petit Tanitoluwa Adewumi, le prodige des échecs nigérian.

Le début de l’histoire sur BD Gest’

Le fils de l’Ursari, Cyrille Pomès (scénario et dessin) et Isabelle Merlet (couleurs), d’après le roman de Xavier-Laurent Petit. Rue de Sèvres, 2019. 130 pages.

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Speak, d’Emily Carroll, d’après le roman de Laurie Halse Anderson (2018)

Speak (couverture)Le premier vrai, énorme, coup de cœur de cette sélection. Voilà trois ans que j’ai lu le roman intitulé Vous parler de ça et, sans me souvenir de tous les détails, je ne l’ai jamais oublié (à l’instar d’un autre roman de Laurie Halse Anderson, Je suis une fille de l’hiver).
Ce roman graphique de plus de 350 pages nous plonge dans l’année de seconde de Melinda. Une année insoutenable, marquée par les humiliations et les rejets, enfermée dans son mutisme, traumatisée par un événement dont elle n’arrive pas à parler. Entre le texte et les illustrations, tout concourt à nous plonger dans l’intériorité torturée et déchiquetée de Melinda. Le trait d’Emily Carroll est évocateur, sensible et certaines planches sont vraiment dures tant elles paraissent à vif. Ce sont des dessins qui m’ont extrêmement touchée.
J’ai été happée par cette narration fluide qui fait de ce roman graphique un ouvrage impossible à lâcher, comme s’il nous était impensable d’abandonner Melinda. Et pourtant, comme dans le roman, certaines planches ont réussi à me faire (sou)rire. Moments de paix, de relâchement, de distance, pour Melinda et pour mes entrailles nouées.

C’est puissant, c’est sombre, c’est viscéral, c’est révoltant, mais c’est aussi tout un espoir, toute une renaissance qui s’exprime au fil des pages, même si, des fois, il faut toucher le fond pour pouvoir donner un grand coup de pied et remonter à la surface…

Le début de l’histoire sur BD Gest’

Speak, Emily Carroll, d’après le roman de Laurie Halse Anderson. Rue de Sèvres, 2019  (2018 pour l’édition originale). Traduit de l’anglais par Fanny Soubiran. 379 pages.

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Préférence système, d’Ugo Bienvenu (2019)

Préférence système (couverture)Dans un Paris futuriste, le cloud mondial est saturé et les internautes veulent absolument poster leurs photos de vacances, de hamburgers et de chatons. Pas le choix, il faut faire de la place. Les œuvres d’art les moins populaires sont donc condamnées à passer à la trappe : adieu 2001 : l’odyssée de l’espace, adieu Alfred de Musset… Parmi les employés chargés de l’élimination, l’un d’eux, en toute illégalité, sauve ses œuvres préférées pour les copier dans la mémoire de son robot… qui porte aussi son enfant.
Un roman graphique parfois glaçant, parfois tendre – pour des raisons que je ne peux pas vous révéler sans vous raconter toute l’histoire – qui interroge notre rapport à l’art, à l’utile et au beau. Confrontant êtres humains et robots, il questionne aussi notre sensibilité qui, opposée à leur logique mathématique, nous confère notre identité, notre particularité, notre unicité. C’est aussi une histoire autour de la mémoire, du progrès – bénéfice ou fléau ? – et de la transmission. Supprimer Kubrick, Hugo et moult artistes qui ont marqué leur époque, leur art, pour laisser la place à une Nabila du futur, à l’éphémère, à ce qui fait le buzz pendant un bref instant ? Quelle perspective réjouissante… Au fil des pages se dessine également une ode à la nature, une invitation à prendre son temps, à admirer les oiseaux et à regarder pousser les légumes (mais pourquoi épingler les papillons ?).
(En revanche, la fin ouverte m’a frustrée, on dirait qu’elle appelle une suite alors que l’ouvrage est bien présenté comme un one-shot.)
Si l’histoire m’a fort intéressée, ce n’est pas le cas du trait d’Ugo Bienvenu. Froids, lisses, avec quelque chose d’artificiel, ils s’accordent peut-être bien à l’histoire qu’ils racontent, mais je ne les ai pas du tout aimés (deviendrais-je exigeante ?). Les personnages m’ont beaucoup perturbée, entre leurs visages trop roses, leurs costumes qu’on dirait tirés d’un vieux film de science-fiction démodé et leur regard trop souvent dissimulé derrière des lunettes noires. Ils manquaient… d’âme, d’humanité. De sensibilité justement.

Un roman graphique vraiment intelligent et percutant (une fois accoutumée au style graphique de l’artiste).

Le début de l’histoire sur BD Gest’

Préférence système, Ugo Bienvenu. Denoël Graphic, 2019. 162 pages.

Challenge de l’imaginaire
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Au cœur des terres ensorcelées, de Maria Surducan (2013)

Au coeur des terres ensorcelées (couverture)Il y a bien longtemps, un oiseau-chapardeur dérobait chaque année les pommes d’or du roi. Furieux, ce dernier envoya ses trois fils à la poursuite du voleur… Vous l’aurez compris, cette bande dessinée est un conte, inspiré de ceux venus d’Europe de l’Est. Nous retrouvons donc le schéma narratif classique du conte : les trois frères, le cadet étant le plus gentil, sa générosité qui lui attache les services d’un puissant sorcier métamorphe, etc. Ce conte est porté par un très agréable dessin, joliment colorisé et ombré : portraits expressifs, petits détails soignés et petite touche steampunk surprenante. J’ai vraiment apprécié mon immersion dans le travail graphique – qui rappelle parfois les anciennes gravures – de Maria Surducan.
Il raconte la noirceur du cœur humain : la méchanceté, la cupidité, le désir de domination, notamment par le biais d’une technologie irréfléchie… Les hommes sont ici menteurs, voleurs et meurtriers… à l’exception évidemment de notre héros dont la bonté et le désintéressement lui fera rencontrer l’entraide, l’innocence, la magie bénéfique, bref, un autre visage de l’humanité.

Un conte ensorcelant, une fable inspirante qui semble parfois trouver quelques échos dans notre société moderne.

Le début de l’histoire sur le site des éditions Les Aventuriers de l’Étrange

Au cœur des terres ensorcelées, Maria Surducan, inspiré des contes répertoriés par Petre Ispirescu. Les Aventuriers de l’Étrange, 2019 (2013 pour l’édition originale). Traduit du roumain par Adrian Barbu et Marc-Antoine Fleuret. 90 pages.

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Si vous êtes parvenu·es jusque-là, bravo !
A samedi pour un article du même acabit !
(Je suis sans pitié…)