« Les classiques, c’est fantastique » : quatre pièces de théâtre parlant d’amour

« Les classiques, c’est fantastique » certes, mais je n’étais pas forcément inspiré par la thématique de février : l’amour. Cependant, j’ai eu l’idée de profiter de cette occasion pour l’aborder par un genre que je lis assez peu, à savoir le théâtre. C’était l’occasion de lire ou relire des pièces cultes d’auteurs différents. J’ai sorti mes énormes intégrales de leur bibliothèque et j’ai alterné les comédies et les drames, les pièces en vers et en prose.

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Je ne vous propose pas une étude comparée de ces différentes pièces (je n’ai ni l’intelligence, ni les connaissances, ni l’envie de consacrer le temps nécessaire à ce genre d’exercice), mais de courts avis de néophyte.

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Le jeu de l’amour et du hasard, de Marivaux (1730)

Le jeu de l'amour et du hasard 1Bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés, Sylvia et Dorante doivent se marier. Seulement, comment connaître le vrai visage de l’autre, sans faux-semblants et hypocrisie ? Sans le savoir, tous deux fomentent le même projet : échanger leur place avec celle qui de son valet, qui de sa servante.

L’histoire m’était connue – je crois même l’avoir vue jouée – donc je n’ai eu aucune surprise quant à l’intrigue.

Après les premières lignes, retrouvailles avec un style littéraire très travaillé, tant dans les tournures de phrases que dans le vocabulaire, j’ai pris plaisir à ce beau langage. Les bons mots, les joutes verbales des personnages, les répliques qui fusent m’ont séduite, moi qui n’ai aucune répartie.
La pièce est pleine de quiproquos qui ont su me faire sourire. Elle joue évidemment avec les conditions sociales : les travestissements et les troubles induits par une condition supposée inférieure ou supérieure donnent du corps à l’histoire.
Certes, le tout manque peut-être un peu de nuances – les maîtres intelligents et les serviteurs un peu frustes (surtout Arlequin, le valet de Dorante) – mais, dans ce contexte de pièce classique du XVIIIe, cela ne m’a pas dérangée et j’ai aimé suivre ces deux intrigues parallèles.

J’ai particulièrement apprécié cette figure paternelle qui, bien que souhaitant conclure ce mariage, se révèle gentille, compréhensive et soucieuse du bonheur de sa fille. C’est pourquoi il accepte d’être le complice de la mascarade des deux jeunes gens, Tolérant, il n’impose nullement le mariage et un époux à sa fille.

Une pièce efficace, agréable et divertissante.

Le jeu de l'amour et du hasard 2

« Monsieur Orgon : Va, dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l’être assez. »

Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux (1730 pour la première représentation). Dans : Théâtre complet de Marivaux, aux éditions Famot, 1975, pp 419-445.

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Phèdre, de Jean Racine (1677)

PhèdreRésumé minimaliste : Phèdre, femme de Thésée, est amoureuse du fils de celui-ci, Hippolyte.

Il s’agissait cette fois d’une relecture d’un texte adoré voilà longtemps. Pas de suspense : ce fut encore le cas.

L’ambiance est ici complètement différente de la première pièce. Phèdre est une femme mise à la torture par un amour qu’elle réprouve. Seulement, nul ne peut lutter contre les dieux, contre son sang. Après la passion inspirée à sa mère Pasiphaé pour un taureau – passion qui donna vie au Minotaure –, après les malheurs de sa sœur Ariane, abandonné par le même Thésée dont elle est l’épouse actuelle, c’est elle qui est frappée par la main d’Aphrodite.
Ainsi, Phèdre doit se battre contre un destin que – la tragédie étant ce qu’elle est – l’on sait évidemment inéluctable. La pièce ne cesse de s’assombrir et la mort semble planer de plus en plus bas au fil des actes et des scènes.
Outre la notion de fatalité, Racine offre à son héroïne un maelström poignant d’émotions violentes. Elle éprouve tour à tour la honte, le dégoût de soi, la culpabilité, puis s’ajoute la souffrance de voir son amour rejeté en même temps que sa fierté est bafouée.

Le texte est rédigé en vers, en alexandrins, et c’est tout simplement magnifique. J’ai été emportée par cette poésie, par cette souffrance, par ces malédictions jetées au ciel, par ces destinées implacables.

 Un coup de cœur une fois encore pour cette histoire mythologique, pour cette pièce emplie de désespoir, pour ce personnage complexe, pour cette écriture superbe.

« Œnone :
Quoi ! de quelques remords êtes-vous déchirées ?
Quel crime a pu produire un trouble si pressant ?
Vos mains n’ont point trempé dans le sang innocent ?
Phèdre :
Grâces au ciel, mes mains ne sont point criminelles.
Plût aux dieux que mon cœur fût innocent comme elles !
Œnone :

Et quel affreux projet avez-vous enfanté
Dont votre cœur encor doive être épouvanté ?
Phèdre :

Je t’en ai dit assez : épargne-moi le reste.
Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste.
Œnone :
Mourez donc, et gardez un silence inhumain ;
Mais pour fermer vos yeux cherchez une autre main.
Quoiqu’il vous reste à peine une faible lumière,
Mon âme chez les morts descendra la première ;
Mille chemins ouverts y conduisent toujours,
Et ma juste douleur choisira les plus courts.
Cruelle ! quand ma foi vous a-t-elle déçue ?
Songez-vous qu’en naissant mes bras vous ont reçue ?
Mon pays, mes enfants, pour vous j’ai tout quitté.
Réserviez-vous ce prix à ma fidélité ? »

« Phèdre :
Ah, cruel ! tu m’as trop entendue !
Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur.
Eh bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur :
J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime,
Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même ;
Ni que du fol amour qui trouble ma raison
Ma lâche complaisance ait nourri le poison ;
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes.
Les dieux m’en sont témoins, ce dieux qui dans mon flanc
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang ;
Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé :
C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé ;
J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ;
Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine.
De quoi m’ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins ;
Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes. »

Phèdre, Jean Racine (1677 pour la première représentation). Dans : Œuvres complètes de Racine, aux éditions Famot, 1975, pp 321-345.

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Don Juan ou le Festin de Pierre, de Molière (1665)

DonJuan(L’orthographe « Dom Juan » semble plus courante, mais mon édition ayant fait le choix du « Don Juan », j’en ferai de même.)

Malgré la célébrité de cette pièce, je n’en connaissais pas du tout le détail, si ce n’est, évidemment, qu’elle met en scène un coureur de jupons invétéré.

Certes, Don Juan possède des côtés assez sympathiques : il est bon vivant, il a sa propre philosophie de vie et refuse de suivre aveuglément la morale et les préceptes religieux. Cependant, il est aussi fort exaspérant – notamment par son côté séducteur poussé à son paroxysme. C’est un bonimenteur qui n’hésite pas à se marier à droite à gauche sans considération pour ses victimes qui perdent tout intérêt à ses yeux dès lors qu’elles lui ont cédé.

Si certaines scènes sont assez cocasses dans leur ridicule – comme celle où il promet la lune à une paysanne trente secondes après leur rencontre et dix minutes après avoir fait les mêmes promesses à une autre – et si d’autres présentent des réflexions intéressantes, la pièce présente toutefois des longueurs à mes yeux. Un schéma répétitif se met en place au fur et à mesure que les personnages défilent pour blâmer et mettre en garde un Don Juan qui n’écoute personne.

D’ailleurs, la fin voit la réalisation des funestes prophéties ignorées par Don Juan et signe ainsi le triomphe de la morale. Triomphe peut-être atténué par le fait que Don Juan soit resté fidèle jusqu’au bout à son caractère et à ses convictions…

Même si cette pièce m’a moins séduite que les précédentes, ce ne fut pas une lecture inintéressante bien que suscitant des émotions diverses, ni un mauvais moment, et je l’ai lue sans déplaisir.

Don Juan 2

« Don Juan :
Quoi ! tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non, la constance n’est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. »

Don Juan ou le Festin de Pierre, Molière (1665 pour la première représentation). Dans : Œuvres complètes de Molière, aux éditions Famot, 1975, pp 347-375.

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Roméo et Juliette, de William Shakespeare (environ 1597)

Le résumé est-il nécessaire ? Deux familles qui se haïssent et, au milieu, un couple de jeunes amoureux.

Classique parmi les classiques, incontournable histoire d’amour, couple tragique par excellence ! Je ne pouvais pas ne pas saisir cette opportunité de découvrir cette pièce. Cependant, je dois avouer qu’il s’agit incontestablement de celle contre laquelle j’avais le plus de préjugés. Non pas que je n’avais pas envie de la lire – au contraire, j’étais assez curieuse finalement – mais j’étais prête à ne pas accrocher du tout.
Or, ce ne fut pas du tout aussi niais que je le craignais.

Certes, il y a bien l’histoire du coup de foudre qui me laisse toujours dubitative (surtout que dans le cas de ce coup de foudre, Roméo était masqué…), mais c’est du théâtre, les personnages ne peuvent guère prendre trois siècles pour tomber amoureux, surtout qu’ils doivent beaucoup souffrir après ça. En outre, à l’époque, le public n’était probablement pas aussi blasé que moi. Et puis, tous deux sont jeunes, ce qui peut expliquer son amour absolu et sans concession
Certes, Roméo ne m’a séduite. Déjà, le mec qui tombe fou amoureux de Juliette d’un regard alors qu’il passe le début de la pièce à pleurer sur une autre… Et puis, le gars qui tue le cousin de sa dulcinée deux heures après un mariage secret, alors qu’il sait que la situation est déjà bien tendue et que le prince local en a un peu ras-la-casquette de leurs accrochages plus ou moins mortels… Il cherche quand même.
Par contre, étonnamment, j’ai trouvé Juliette très sympathique et courageuse. Elle brave sa famille, elle fomente un plan d’évasion, elle prend un narcoleptique qui la plonge dans un état proche de la mort, elle se poignarde, le tout sans flancher. Finalement, je crois que Roméo m’a semblé plus pleurnichard que Juliette, ce qui fut une vraie surprise car les personnages féminins dans les classiques ne sont pas toujours fantastiques.

En outre,  j’ai finalement été prise sans difficulté dans cette histoire et j’en ai suivi les rebondissements avec plaisir. Cette pièce prônant le mariage d’amour plutôt que les unions arrangées et cette intrigue d’enfants payant le prix de l’inimité de leurs parents a su attraper et conserver mon attention.

Ainsi, je dois avouer que cette lecture – ma seconde pièce shakespearienne – fut une bonne surprise.

« Juliette :
Ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet.
Roméo, à part :

Dois-je l’écouter encore ou lui répondre ?
Juliette :

Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas un Montague, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… Oh ! sois quelque autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s’appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu’il possède… Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi toute entière. »

Roméo et Juliette, William Shakespeare (environ 1597 pour la première représentation). Dans : Théâtre complet de Shakespeare, aux éditions Famot, 1975, pp 323-357. Traduit par François-Victor Hugo.

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J’avais d’autres titres en tête avant de commencer mes lectures, mais j’ai finalement eu envie de changer d’air en retrouvant mes chers romans. Toutefois, je note de songer plus souvent à tirer une pièce de théâtre de mes étagères.
De ma lecture mitigée de Don Juan au coup de cœur renouvelé de Phèdre, j’ai été marquée par l’efficacité de ces pièces vieilles de plusieurs siècles qui restent finalement très modernes.
J’ai pris beaucoup de plaisir à les lire et j’espère ne pas vous avoir trop ennuyé·es avec ces très modestes chroniques.

Et vous, quelles sont vos pièces favorites,
qu’elles parlent ou non d’amour ?

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35 réflexions au sujet de « « Les classiques, c’est fantastique » : quatre pièces de théâtre parlant d’amour »

  1. Tu me donnes très envie de redécouvrir Phèdre, moi qui ai beaucoup de mal avec Racine !
    Je te suis à 100% sur Roméo et Juliette qui avait également été une bonne surprise pour moi, j’avais très peur du coté « non mais c’est cuuuulte, c’est un chef d’oeuvre » et au final c’etait vraiment chouette et très divertissant hihi
    J’en profites également pour te dire à quel point tes éditions sont belles, tu dois avoir une bibliothèque de ouf sans déconner avec tout ces vieux volumes *.*

    De mon coté, la pièce de théâtre amoureuse qui reste indétrônable c’est Cyrano de Bergerac je pense. Cette pièce parvient à me toucher à chaque relecture, j’aimerais beaucoup la voir mise en scène un de ces quatre ! 🙂
    Toute pièce confondu, ca devient plus dur! Si tu as des reco théâtre, je suis chaud patate en tout cas parce que c’est pas un genre où je brille ahahaha

    • Pour quelle raison bloques-tu avec Racine ? Je ne peux pas te garantir que Phèdre te plaira davantage car, alors que je l’adore, c’est la seule pièce que j’ai lue de lui ! Il serait d’ailleurs temps que ça change, mais cette petite excursion théâtrale m’a donné de le refaire de temps à autre, sans forcément les enchaîner comme je l’ai fait ici.
      J’avoue que, pour Roméo et Juliette, je craignais davantage le côté cucul que le côté culte ! Mais on est d’accord : c’est une bonne surprise !
      J’avoue que j’en suis assez fière. Surtout que j’en ai dix comme ça, ce qui fait une belle étagère ! Tu penses bien que j’étais joie quand on me les a proposés ! (Mais ils ne sont pas si vieux que cela, ils ne datent que de 1975 en réalité.) (Et ça ne constitue pas toute ma bibliothèque, j’ai aussi des rayonnages de poches tous bêtes !)

      Ah, j’ai tellement envie de lire Cyrano de Bergerac ! Tu n’es pas la seule à en vanter les mérites. Seulement, j’ai voulu piocher dans ma PAL (même si pour le coup je ne comptabilise pas ces ouvrages dans ma PAL, t’imagines le boulot pour les lire…), or je n’ai rien de Rostand, mais Cyrano est indubitablement dans mes « à lire un jour ! ».
      J’avoue que je n’y connais rien non plus, j’en lis très peu, donc je n’ai pas encore assez de connaissances ou de titres lus pour vraiment avoir des préférés. J’adore Phèdre, Songe d’une nuit d’été me fascine et m’avait également beaucoup fait rire, mais pour être honnête, toute ma culture reste à construire. J’ai lu des classiques de Molière, mais je ne les ai pas assez précisément en tête pour donner un avis précis.

      • Je pense qu’au dela de Racine c’est l’aspect tragédie pure qui me bloque ! Mais je devrais réessayer, depuis le collège, ca date hihi
        Ouiiii je me doute mais tu as quand meme quelques jolies éditions ! Et en plus je trouve qu’une bibliothèque mélangeant tous les formats, toutes les éditions plus ou moins vieilles c’est beaucoup plus chouette 🙂

        Tu me diras ce que tu en as pensé a ce moment là! Elle ne manque jamais de m’émouvoir pour ma part ^^
        Après j’ai pas non plus des masses de connaissances en théatre classique, t’inquiète! J’aimerais cela dit accordé plus de temps à la découverte du theatre contemporain 😉
        Je n’ai pas lu Songe d’une nuit d’été! C’est assez fascinant avec ce genre de classiques, tu n’as aucune idée de ce dont ca parle mais la curiosité de lire par soi-meme ce que tout le monde considère comme culte reste bien présente hihi

        • D’accord. C’est vrai que ce n’est pas un problème pour moi, j’adore les histoires tragiques de la mythologie grecque depuis toujours, donc là, c’est juste en lire une de plus sous une forme absolument sublime ! Mais c’est vrai que ça peut valoir le coup de réessayer depuis le temps ! Et puis, si ça ne le fait pas, tu peux toujours laisser tomber.

          En théâtre contemporain, c’est encore pire, je suis une vraie quiche, mais je me dis qu’un jour je me pencherai sur la question.
          Oui, je suis assez d’accord ! Surtout que c’est le genre d’oeuvre que tu croises dans plein d’autres, ce qui donne envie d’en savoir plus, d’en connaître tout le contenu ! Alors que je l’avais vu jouée il y a plusieurs années, avant de lire le texte original, pour moi, le Songe d’une nuit d’été c’était surtout le Cercle des poètes disparus et Sandman !

  2. J’adore le personnage de Don Juan. Quant à Racine, c’est mon dramaturge classique préféré. Le maître absolu. Phèdre est une merveille. C’est une bonne idée d’être allée dénicher des œuvres théâtrales.

  3. Ping : Clair de femme – Romain Gary – Moka – Au milieu des livres

  4. Comme toi, je n’étais pas spécialement emballée par le thème et puis en m’y plongeant, j’y ai vu la pluralité des possibilités. Finalement, tu t’es bien prise au jeu ! Je ne suis pas très théâtre, pas manque d’habitude de réflexe surtout, mais j’aimerais me frotter à Roméo et Juliette un jour tout de même, et te lire me motive encore un peu plus ;-).

    • Il faut dire que l’amour est un sujet que l’on retrouve dans tellement d’œuvres qu’il y a du choix finalement !
      Je n’ai pas tellement ce réflexe non plus, mais c’est plus car je n’y pense pas que parce que je n’aime pas ça : du coup, j’étais ravie de pouvoir prendre ce prétexte pour me lancer un peu et changer de mes lectures habituelles.
      Roméo et Juliette fut une très bonne surprise et j’espère qu’elle te plaira également si tu te lance un jour !
      Je n’ai pas encore lu les critiques des autres participantes, mais à bientôt sur ton blog !

    • Merci beaucoup ! C’était une bonne occasion pour lire un genre auquel je pense rarement !
      Oui, c’est une pièce très plaisante, je trouve !
      Je suis en tout cas ravie d’avoir pu te donner envie de découvrir ces auteurs à ton tour et j’espère qu’ils te séduiront autant que moi (surtout Racine, surtout si tu lis Phèdre !)

  5. Ping : Le rouge et le noir – Stendhal – Mes Pages Versicolores

  6. Ouah, tu as fait fort, 4 pièces !
    J’ai vu Le jeu de l’amour et du hasard sur scène il y a quelques années et ça m’avait beaucoup plu.
    J’ai lu Phèdre et Dom Juan dans le cadre du Mooc À la découverte du théâtre classique français qui était très instructif.
    Quant à Shakespeare, tu me donnes bien envie de relire Roméo et Juliette 😉

    • Ahah, merci !
      Je veux bien le croire ! J’ai bien aimé ma période « moins de 25 ans à Paris » qui m’a permis de voir quelques pièces classiques jouées au théâtre à petits prix, j’avoue que c’est super agréable de les voir interprétées !
      Et qu’en avais-tu pensé, de Phèdre et Don Juan ? Ça devait être intéressant comme Mooc, sur quel site l’as-tu suivi ?
      Ah, chouette ! Franchement, j’ai vraiment aimé cette lecture, donc je recommande ! (Même si mon avis n’est évidemment pas universel…)

    • Ahah, oui, mais en réalité, il m’a tout de suite plus inspirée quand j’ai eu l’idée du théâtre ! C’était l’occasion de faire une pierre deux coups : participer au rendez-vous et lire un genre littéraire que je fréquente peu !

  7. Ping : Parlez-moi d’amour, dites-moi des choses tendres… – Moka – Au milieu des livres

  8. Un article passionnant à lire ! C’est un plaisir de voir comment ces oeuvres t’ont plus ou moins touchée, selon leurs personnages et leurs thèmes. Ce n’est jamais évident de se remettre au théâtre en plus, mais tu avais une belle occasion pour le faire ici ! Je n’ai que des souvenirs globaux de ces pièces (hormis Roméo et Juliette car à force de l’étudier pour le bac, il est bien resté en tête). Je garde effectivement un souvenir très émouvant de Phèdre et de sa tragédie, qui est dans les pièces les plus poignantes toutes époques confondues je pense. Et j’aime aussi bien Don Juan, pour toutes les transgressions et la liberté qu’il se permet, jusqu’à la mort. C’est vrai que Roméo n’est pas tout à fait l’homme fort qu’on imagine, et Juliette fait preuve d’une certaine modernité qui fait plaisir à voir ! Malgré le temps qui passe, ce sont aussi des pièces où un certain humour peut encore faire rire, et où certains propos sont toujours actuels.
    Pour les pièces de théâtres favorites, du coup, j’ai pensé à celles qui parlent d’amour plus qu’en général… J’ai un coup de coeur pour Partage de midi de Paul Claudel, un amour entre un presque homme de Dieu et une femme mariée, poignant de poésie, que je relis de temps à autre pour en savourer les mots. J’ai aussi un excellent souvenir de la trilogie de Beaumarchais (Le barbier de Séville, le Mariage de Figaro, la Mère coupable) car c’est peut-être l’une des rares pièces où l’ont voit les personnages évoluer en âge et personnalité. Et j’ai aussi souvenir de Histoire d’amour de Jean-Luc Lagarce, vu au théâtre au lycée… en fait, je ne me souviens pas de l’intrigue, je n’ai jamais relu le texte, mais ça avait été un coup de coeur sur l’instant, très émouvant. C’est peut-être pour ça que je n’ai jamais osé le lire, de peur d’être déçue peut être !

    • Comme toujours, ton commentaire est passionnant ! Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me lire et de me laisser un mot !
      Quand je me suis lancée dans ces lectures, j’avais également Le barbier de Séville et cie en tête, mais après ces quatre-là, j’ai eu envie de revenir un peu aux romans. Quoi qu’il en soit, il faudra que je les lise après ton commentaire !
      Pour les deux autres, je ne connais pas du tout, enfin seulement les auteurs de nom (merci Dolan et Juste la fin du monde pour Lagarce !). J’avoue que, si je ne suis déjà pas calée en théâtre classique, je suis complètement inculte en théâtre plus moderne… Donc merci pour les recommandations !
      Et je comprends tes hésitations à relire le texte d’une pièce qui t’a marquée (en dépit de tes souvenirs flous) : c’est toujours un pari, un risque d’être déçue et de ternir un peu un beau souvenir.

      • Désolée de te répondre si tard ! Argh… Oui, Lagarce a au moins eu un passage au cinéma, ça a aidé ! Il faudra que je voie ce film d’ailleurs. Après, la littérature est tellement immense, on ne peut pas tout connaître… déjà rien que les grands classiques, c’est une bonne base, et ils ne sont pas classiques pour rien !
        Oui, j’avoue que c’est très rare ce genre de cas, même si c’est pour finir par être déçue, c’est quand même toujours intéressant de découvrir le texte d’origine. Mais là, je pense préférer garder le souvenir !

        • T’inquiète, il n’y a pas de problème !
          C’est sûr que quoi qu’on fasse, on ne pourra pas tout connaître, donc je relativise les choses lues ou non lues. Et puis, ça me laisse plein de perspectives pour l’avenir !

  9. J’adore le théatre, j’en fais pour mes loisirs… mais à lire, pff c’est compliqué pour moi. Pourtant, ce n’est pas faute de vouloir me plonger dans Cyrano ou même Roméo et Juliette, ou Phèdre (trouvé en braderie dernièrement et reposé vulgairement car … je l’estime inabordable pour moi (novice en Classique en plus ^^ )..
    Tu me donnes sacrément envie quand même…

    • Tiens, c’est étrange que, bien que faisant du théâtre, tu juges ce genre inabordable à lire ! Qu’est-ce que je devrais dire, moi qui n’en fais pas et suis totalement novice dans ce genre ?! J’ai envie de te dire de ne pas te mettre la pression : personnellement, je n’y connais rien, je suis pas une experte du genre ou de l’époque et j’aborde ces textes comme une parfaite néophyte, et alors ? Ne rien y connaître, ou éventuellement ne pas en apprécier toutes les subtilités et autres messages cachés n’empêche pas d’apprécier une bonne histoire et une jolie plume !
      Je suis ravie de te donner envie et j’espère t’inciter à te lancer. Tu ne risques rien à essayer ! Je trouve que Phèdre est d’une grande fluidité et que la forme en vers confère un élan et une musicalité fantastiques, mais si la forme te rebute, il y a plein de textes en prose dans lesquels piocher si tu as envie d’essayer ce genre (parce que ce n’est pas une obligation de lire du théâtre, il faut – de mon point de vue – garder le plaisir avant tout).
      Tu ne joues que des pièces plus modernes ?
      (J’ai très envie de lire Cyrano !)

      • Oui c’est certain que je m’en fais certainement une montagne pour rien.. Car effectivement, « mon » théatre est vraiment un loisirs et nous ne jouons pas de pièces connues : ce sont soit des créas, soit de l’impro.. beaucoup d’humour, cynique absurde.. Pas de classiques.
        Je n’y perds rien comme du dis, à essayer et je compte bien y remédier bientôt. Au mieux, je tombe dans la marmite et j’adore ça 😉

        • Peut-être peux-tu commencer avec des pièces plus récentes, des pièces absurdes, comiques ou autres… Histoire de ne pas avoir tout de suite la question de la langue un peu vieillotte (par contre, ce n’est pas moi qui vais pouvoir te donner des titres ! ^^)
          En tout cas, je croise les doigts pour que la rencontre se passe bien !

  10. Ping : C’est le 1er, je balance tout ! # 49-50 – Janvier-Février 2021 | L'ourse bibliophile

  11. Ping : Andromaque, vue par Racine et par Euripide | L'ourse bibliophile

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