Et je danse, aussi, de Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux (2015)

Et je danse, aussi (couverture)Me serais-je naturellement dirigée vers ce roman après, notamment, l’expérience catastrophique du Cercle des amateurs d’épluchures de patates ? Je ne pense pas. Mais ma curiosité littéraire est telle que je ne refuse pas une découverte lorsque l’on me l’offre. Et heureusement, j’ai été davantage convaincue par Et je danse, aussi que par l’ouvrage cité ci-dessus.
Eh oui, j’ai apprécié par la correspondance de Pierre-Marie Sotto et Adeline Parmelan, j’en ai tourné les pages rapidement comme ce style nous invite à le faire. Tous deux m’ont paru concrets, assez esquissés pour qu’on puisse, en quelque sorte, s’y attacher (du moins, le temps d’une lecture). Quelques personnages secondaires, qui nous permettent de découvrir davantage le cercle des proches de Pierre-Marie, apportent une bouffée d’air frais ou une tornade enragée.

Sur une toile quasi policière de disparition non élucidée et d’enveloppe mystérieuse, ce sont les vicissitudes du quotidien qui se dessinent au fil des mails dans lesquels les deux protagonistes se dévoilent vies présentes et passées. Problèmes de couples, ennui, famille décomposée et recomposée, décès, échec professionnel ou sentimental, doute de soi et de sa vie, secrets de famille, mais aussi, les bons moments de paix, de bonheur, de rencontres. En bref, un panorama de l’ordinaire finalement.
Intéressant, ce roman épistolaire écrit à quatre mains, celles de Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux. Sans être un chef d’œuvre, Et je danse, aussi est très divertissant, ce qui est aussi le but de la littérature (aucune obligation de se prendre systématiquement la tête avec des pavés philosophiques). Avec humour, il parle de la vie telle qu’elle est, avec ses joies et ses douleurs, avec ses fantaisies et ses rencontres.

MAIS. Car il y a un « mais ». Outre le fait que je n’ai pas vraiment rêvé ou été embarquée dans cette histoire de vies qui pourraient être la mienne aujourd’hui ou demain, je me suis un peu lassée de leur bonne humeur quasi permanente. La tristesse ou la colère ne semble pas durer plus de deux mails chez eux. Peut-être suis-je trop pessimiste pour que cela ne me paraisse pas vraiment crédible.
L’autre critique que je ferai concerne la fin. Tout d’abord, le secret qui pèse sur le livre est élucidé, disséqué et balayé très rapidement. Et ensuite, j’ai eu l’impression que la fin était pliée en quatrième vitesse. Hop, on conclue définitivement le fameux mystère, on organise une rencontre, le tout introduit par un fade et facile « Cinq mois plus tard ». Un peu déçue, je l’avoue.

Pour finir sur une note positive, Et je danse, aussi rappelle que la vie est un roman si on veut la voir comme tel et peut être, même sans super-héros, extraordinaire.

« Au fait, connaissez-vous la définition d’un ami ? C’est quelqu’un que vous pouvez appeler à trois heures du matin pour lui dire : je crois que j’ai fait une très grosse bêtise, peux-tu venir avec une bâche et une pelle ? Et il vient. »

Et je danse, aussi, Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux. Fleuve, 2015. 288 pages.

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