Les évadés du bocal, de Bruno Lonchampt (2016)

Les évadés du bocal (couverture)Sandro, Yves et Lisa s’échappent de l’hôpital psychiatrique du Valcone pour dénoncer une terrible machination orchestrée par le psychiatre responsable, le docteur Martinovic. Certes, tout – leur passé, leurs médocs, leurs folies… – pousse à croire que tout cela n’est qu’une blague, mais… s’ils avaient raison ?

Nous plonger dans la tête d’un paranoïaque, d’un schizophrène, d’une dépressive complètement délurée ? Pari réussi pour Bruno Lonchampt. Il nous plonge aussi dans l’incertitude : délire ou clairvoyance ? Nous ne le saurons pas. Mais en les suivant dans leur extravagante cavalcade, ce qu’on découvre surtout, c’est que le complot qu’ils imaginent pourrait tout à fait exister dans ce monde capitaliste où tout se monnaie, où les riches sont trop riches et peuvent se permettre d’écraser les autres en toute impunité. Quelle crédibilité accorde-t-on à des aliénés dans ce contexte ?

Encore une fois avec la collection Exprim’, je découvre une plume originale. Il y a beaucoup d’humour dans l’écriture, plus que dans les situations d’ailleurs. Le texte est très rythmé, dynamique, musical, ponctué par des textes poétiques et très engagés d’un graffeur nommé Messiah.

Sous une apparence complètement déjantée, Les évadés du bocal est un roman plus engagé qu’il n’y paraît contre « les psychopathes du capitalisme, les tarés de la mondialisation ».

« Ici, c’est l’hôpital psychiatrique du Valcone, un grand complexe spécialisé dans les barjos en tout genre : une dizaine de pavillons, un parc, un petit bois pour se perdre un quart d’heure, un bar sans alcool histoire de narguer les adeptes des tournées de pression, et même quelques biches dans un enclos, si l’envie en prenait certains d’en apprendre un peu plus sur la maman de Bambi. Il y a aussi un grillage d’environ trois mètres qui fait le tour de l’ensemble, et une patrouille de sécurité pour rappeler aux rares patients qui ne l’auraient pas compris que Valcone n’est pas un club de vacances. »

Les évadés du bocal, Bruno Lonchampt. Sarbacane, coll. Exprim’, 2016. 173 pages.

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