Le Musée des Monstres, tome 1 : La tête réduite, de Lauren Oliver et H.C. Chester, illustré par Benjamin Lacombe (2015)

Le Musée des Monstres T1 (couverture)Pippa, Thomas, Sam et Mackensie « Max » sont quatre enfants extraordinaires. Considérés par certains comme des miracles, par beaucoup d’autres comme des monstres, ils sont respectivement mentaliste, contorsionniste, hercule et lanceuse de couteaux. Orphelins, ils ont été recueillis par le Petit Musée de Dumfrey qui vient justement d’accueillir une incroyable tête réduite venue directement d’Amazonie. Mais si celle-ci était maudite ?…

« A présent, mesdames et messieurs, garçons et filles, enfants de tous âges, soyez les bienvenus chez Dumfrey, dans son Petit Musée des curiosités, des monstres et des merveilles. »

L’intrigue est finalement assez classique avec cette enquête aux sujets d’une succession de meurtres inexpliqués tout comme sa résolution. En ce qui me concerne, j’ai eu la solution, j’ai identifié le coupable avant la moitié du roman, et mes suppositions se sont révélées correctes. Pas de grosses surprises à ce niveau-là donc, mais on prend quand même plaisir à suivre les tribulations de ces quatre gamins dans les rues de New-York.

En effet, si l’intrigue n’est pas vraiment à la hauteur de mes espérances, l’univers du roman est bien campé et nous sommes vraiment plongés au cœur de la ville. On court des pubs mal famés à la morgue, des ruelles sombres à une boutique de curiosités en perte de clientèle ou à la rédaction enfumée d’un journaliste avide de sensationnel. Et il y a le Petit Musée de Dumfrey ! Et toute la clique hétéroclite, mais globalement sympathique qui l’habite et le fait vivre. Tout au fil du récit, on vit au quotidien avec ces artistes atypiques, mais dont la vie n’est finalement pas si différente de ceux qui, à l’extérieur du musée, se jugent « normaux ». (Par contre, j’ai eu un peu de mal parfois à retenir qui était qui car ils sont tout de même nombreux !)

Et parmi tout ce petit monde, nos héros. Justement parlons-en. Ces quatre jeunes sont attachants, chacun à leur manière, même Max qui roule un peu des mécaniques pour paraître plus assurée qu’elle ne l’est déjà. Ils ont des aptitudes certes surhumaines, mais les maîtriser n’est pas toujours une chose aisée : ils ne sont pas des super-héros
infaillibles, mais bien des enfants. Ils m’ont rappelé les orphelins Baudelaire, jetés dans un monde cruel qui Le Musée des Monstres T1 - Illustration ne leur veut pas que du bien et qu’ils affrontent comme ils peuvent grâce à leurs singulières capacités. Les fréquenter constitue l’intérêt principal du roman à mon goût.

Je dois également avouer que ce qui m’a attiré vers Le Musée des Monstres, c’est la promesse d’illustrations de Benjamin Lacombe dont l’univers se marie parfaitement avec une telle galerie de curiosités de la nature. Malheureusement, j’ai été déçue de ce côté-là car les illustrations – qui, en noir et blanc, mettent à l’honneur l’un des artistes du Musée – sont finalement assez rares (j’en ai compté à peine dix à l’intérieur du roman). Argument commercial pour appâter les fans de Lacombe ?

Une plongée dans un freak show new-yorkais qui s’est révélée plutôt plaisante grâce aux décors et aux personnages. Je regrette cependant le manque de surprise dans le scénario et j’espère que ce ne sera pas le cas dans les prochains tomes dont on peut prévoir quelques éléments d’intrigue. Et n’achetez pas ce livre pour la mention « Illustré par Benjamin Lacombe », vous risquerez d’être désappointés.

« Le soleil lui chauffait le visage et le nœud dans son ventre commençait à se relâcher. Peut-être que son pressentiment de la veille, cette conviction que quelque chose de terrible était sur le point de se produire, était faux.
Peut-être que tout irait bien finalement. »

Le Musée des Monstres, tome 1 : La tête réduite, Lauren Oliver et H.C. Chester, illustré par Benjamin Lacombe. Hachette Romans, 2016 (2015 pour l’édition originale). Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Alice Delarbre. 349 pages.

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