Ces BD m’ont tout d’abord attirée pour leurs couvertures vues sur la toile à plusieurs reprises. Si je trouvais très jolies et intrigantes, je n’étais pas allée plus loin dans la lecture de chroniques ou de résumés et, les ayant empruntées à la médiathèque, je me suis plongée dans l’histoire sans la moindre idée du sujet.
Et le premier tome m’a énormément plu.
D’une part, l’intrigue. Une pandémie a ravagé la planète et n’a laissée derrière elle qu’une poignée de survivant·es dans les pays nordique. En outre, une magie s’est éveillée, transformant les animaux en trolls, géants* ou autres créatures. 90 ans plus tard, six explorateurs (et quels explorateurs) s’aventurent dans le monde silencieux (hors des frontières nettoyées et débarrassées de ses monstres et autres germes).
*Oubliez votre conception du troll ou du géant, cela désigne ici des sortes de créatures mutantes pas franchement ragoûtantes, gardant encore plus ou moins leur ancienne forme. Certaines scènes m’ont rappelé les films The Thing vu l’aspect quelque peu anarchique de certaines bestioles.
D’autre part, le cadre. Direction la Finlande, la Norvège, la Suède, le Danemark et l’Islande (devenue l’équivalent d’une super puissance dans le monde d’après). C’est original et dépaysant (mais pas pour l’autrice et dessinatrice suédo-finlandaise évidemment). Son univers propose un mélange réjouissant de langues, de traditions, de croyances, ce qui est enthousiasmant à découvrir.
Le premier tome est surtout introductif, ce qui ne veut pas dire ennuyeux car il s’est révélé agréable et fluide, constituant une bonne base pour cette série. On découvre l’apparition de la pandémie dans une première partie aux échos très actuels, puis le contexte dans lequel va se dérouler les BD et les personnages.
Les personnages constituent une équipe de bras cassés, aux personnalités diverses et attachantes. Leur mission : partir dans le monde silencieux en quête d’autres survivants (et ramener quelques bouquins devenus précieux en passant). Leurs relations constituent une bonne part du récit, avec les heurts inévitables dus à des caractères fortement différents, des affinités qui se dessinent au-delà de la barrière de la langue. J’ai particulièrement au personnage de Lalli, mage silencieux et réservé.
Ensuite, graphiquement parlant, j’aime beaucoup. Déjà, l’aquarelle, faut avouer que j’adore ça, donc c’est une bonne base. C’est très soigné et certaines planches sont magnifiques. Le trait de Minna Sundberg est plaisant et ses personnages ont vraiment une bonne tête qui les rend sympathiques. L’illustratrice offre des ambiances visuellement fortes en variant les teintes de ses planches selon le lieu ou l’atmosphère (orangé pour le début de la pandémie, bleuté, violacé, verdâtre pour le monde silencieux…). Le découpage, loin d’être figé, évolue selon l’action, le cadre ou la situation : cases de petite taille, allongée ou aux contours fluides, nécessité d’incliner parfois l’ouvrage à 90°, etc.
Seul petit reproche : les scènes d’action sont parfois un peu confuses et j’ai alors du mal à en suivre le déroulé…
L’histoire est entrecoupée de pages « documentaires » consacrées à différents thèmes. Nous avons ainsi des apartés sur les différents types de monstres ou de magie, sur une coutume, sur la procédure de purification d’une zone, sur la linguistique ou encore sur le cas particulier des chats. C’est évidemment très intéressant à lire, histoire d’en apprendre toujours plus, et cela permet d’obtenir des informations précieuses tout en évitant les passages trop didactiques dans lesquels les personnages s’expliqueraient les choses de manière assez artificielle dans le but de nous informer, nous lectrices et lecteurs.
(Dommage que je n’ai pas vu avant de tourner la dernière page l’antisèche sur les drapeaux nordiques et les personnages avec leur métier, les langues parlées, leur immunité ou non !)
Le second tome m’a paru un peu moins intéressant finalement, même si j’ai apprécié ma lecture. J’ai trouvé qu’il ne s’y passait pas grand-chose, que l’intrigue progressait peu. J’aurais aimé que la quête se précise ou gagne un peu en ambition et en profondeur. Seule l’arrivée du sixième protagoniste, présent sur la couverture du premier tome mais alors très mystérieux encore, enrichit un peu l’histoire.
De beaux romans graphiques qui débutent comme de la SF post-apocalyptique mais tournent à la fantasy, à base de magie et de créatures improbables. Un premier tome prometteur et séduisant qui donne envie de tout savoir sur cet univers et ses personnages. Le second tome stagne un peu, mais j’attends la suite pour me faire un avis plus définitif sur cette série.
Stand Still Stay Silent, tomes 1 et 2, Minna Sundberg. Éditions Akileos, 2018-2019. Traduit par Diane Ranville. 301 et 259 pages.
Merci pour ton avis et les photos car si ces deux premiers tomes me tentaient pas mal, je n’ai pas encore eu l’occasion de les feuilleter. J’espère donc que ma médiathèque les proposera à l’emprunt 🙂
Le deuxième tome ne semble pas t’avoir emballée outre mesure sans t’avoir rebuter, mais le premier tome semble valoir le coup d’œil autant pour l’univers que tu donnes envie de découvrir que les graphismes !
Avec plaisir ! Je l’espère également pour toi !
Disons que le second tome est sympathique, mais stagne un peu trop. J’aurais aimé que l’histoire avance un peu plus maintenant que le cadre et les personnages étaient bien posés par le premier tome.
J’adore les teintes et le coup de crayon. Malgré ton ressenti mitigé sur le t2, j’ai bien envie de découvrir le t1 pour me forger mon propre avis !
Franchement, le premier tome est vraiment chouette ! Et j’ai hâte de lire la suite, pour voir ce que ça donne sur la durée.
Le dessin est super sympa !
Oui, visuellement, c’est vraiment chouette ! Les couleurs, les personnages, les ambiances…
Cool ! Je vais voir si je peux le trouver 😁
Il y a trois tomes disponibles (je n’ai pas encore lu le troisième de mon côté). Bonne lecture !
J’ai adoré le premier tome de cette saga de BD. Je pense clairement l’avoir lue au bon moment, j’avais le besoin de me poser avec un univers riche, de me plonger dans un truc qui me prenait enfin tout mon cerveau hihi
Je te rejoins sur de nombreux points (Lalli ♥) et notamment le dynamisme du découpage, les dessins et les couleurs et j’ajouterais à cela l’écriture des personnage qui me semble vraiment hyper bonne. Les personnages sont attachants, pas clichés et j’ai adoré en découvrir un peu plus sur chacun d’eux au compte goute. Je les trouve très crédibles en fait et je m’y suis attachée hyper vite !
Même si tu indiques que le tome 2 est beaucoup moins bon, j’ai hyper hate de pouvoir mettre la patte dessus parce que je sais que, quoiqu’il arrive, c’est un univers qui m’engloutis totalement quand je me plonge dedans.
Pour la lenteur de l’action je me demande d’ailleurs si c’est pas lié au mode de publication initiale de la saga. Je crois qu’à la base c’est un webtoon donc à l’image d’un feuilleton, elle avait l’obligation de publier la suite de l’histoire chaque semaine! J’imagine que ca participe à rendre le truc un peu mou par moments parce que son inspiration devait aller et venir xD
Je reste totalement convaincue par le premier tome que j’ai trouvé vraiment très riche et très chouette. Et les personnages sur lesquels je te rejoins à 100%.
Pour la suite, c’est moins ça. J’ai aussi lu le troisième tome en janvier et j’en ai déjà des souvenirs flous. Ça traîne, ça lambine, on ne sait pas où ça va, bref, ça ne me passionne plus sans forcément savoir où ça coince exactement. Apparemment, le webtoon est un peu à l’arrêt, donc je crois que c’est une lecture qui va se terminer en eau de boudin…
Bref, je suis super curieuse de ce que tu en penseras en te souhaitant davantage d’enthousiasme !
Oh non, par contre si c’est une histoire qui ne connait jamais de fin je suis déjà FRUSTREE à l’idée d’en arriver au tome 3 aha
Je me trompe peut-être, il y aura peut-être bel et bien une fin, mais je pense que j’aurai le temps de tout oublier d’ici là !
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