Trilogie du singe, de Pierre Léauté (2022)

Nouvelle lecture en vue du prix des Aventuriales qui récompense un roman SFFF publié par une maison d’édition à compte d’éditeur…

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Les cinq titres en lice :
La cité diaphane, d’Anouck Faure ;
La trilogie du singe, de Pierre Léauté ;
La cité sous les cimes, de Marge Nantel ;
Dolls, de Népenth S. et MoonE ;
Crimes surnaturels, T1, Chaudron de bruyère, de Pauline Sidre.
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… et second flop. Décidément.

Trilogie du Singe (couverture)Ce recueil contient trois nouvelles uchroniques. La première, « La grande brisure », nous emmène au début du XVIIIe siècle dans une aventure maritime dans un monde où la Bretagne a été séparée du royaume de France par un séisme et constitue à présent une nation distincte et adverse. « Kaiser Kong », la seconde, réécrit l’histoire du nazisme et du franquisme avec une dose de fantastique en y insérant King Kong et le petit-fils de Frankenstein. Dans la dernière, « Code noir », se croisent Mesrine, Kennedy et Marilyn Monroe, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan dans une France où l’esclavage est toujours en place.
Voilà voilà.

Je ne vais pas mentir, j’avais des doutes dès le résumé. Je n’ai rien contre le genre de l’uchronie, un genre que je connais finalement très mal mais qui me semble réclamer une cohérence parfois compliquée à trouver ; en revanche, je ne suis pas du tout friande des crossovers. Dans le cas présent, j’ai eu l’impression d’un petit délire de la part de l’auteur qui s’est amusé avec différents personnages de fiction ou personnalités.
Oui, il y a des idées potentiellement intéressantes, des messages sur les droits humains, un regard sur l’Histoire, sur des sociétés inégalitaires, un hommage à un monstre de la pop culture… mais ça ne suffit pas, ça reste superficiel. Et pour la cohérence, je n’ai pas été convaincue, j’ai eu du mal à croire à ces chemins alternatifs. Peut-être est-ce une nouvelle fois le choix du format nouvelle qui me refroidit, du fait des limites que cela présente en termes de pose et développement de l’univers.

D’autant que, ce qui m’a le plus laissée de côté, c’est le manque d’émotions, d’implication dans ces récits. J’ai l’impression d’avoir simplement lu des suites de mots bien agencés, sans pouvoir prétendre avoir ressenti le moindre intérêt pour ce qu’ils disaient.
Par exemple, la première nouvelle est un récit d’aventures avec voyage à travers les mers, accrochage et abordage par la flotte française, emprisonnement, pendaisons… Sauf que je n’ai pas eu l’impression de partager une aventure, seulement de lire une suite de faits froids et détachés.

Je n’ai rien de plus à en dire, si ce n’est que je sais dès à présent que cette lecture au goût de trop peu va rapidement purement et simplement s’effacer de ma mémoire.

« « Interdit aux Serviles », proclamait la plaque si neuve que l’émail rutilait encore. C’est le cœur lourd que Denise rebroussa chemin à l’ombre d’une vérité ancienne. Sur le fronton du palais de la Bourse, un cadran solaire marquait la course du matin. « L’heure passe, la justice reste. » Inscrits tout autour du cadran, ces quelques mots donnaient à croire à Denise que si la justice était une vertu, elle était monochrome. »
(Code noir)

Trilogie du singe, Pierre Léauté. Editions 1115, 2022. 128 pages.

2 réflexions au sujet de « Trilogie du singe, de Pierre Léauté (2022) »

  1. Eh bien, à oublier de ce que je peux lire, ça semble être un recueil pour le moins anecdotique, dommage…

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