Miss Dumplin, de Julie Murphy (2015)

Miss Dumplin (couverture)Willowdean est ronde (« Dumplin » signifie « Boulette » et c’est le surnom que lui donne sa mère, why not ?), mais elle n’a jamais eu de problème avec son poids… jusqu’à ce que Bo pose les yeux (et les mains) sur elle. C’est le début des premiers doutes : est-ce qu’une fille comme elle peut vraiment être avec un mec comme lui ? Pour retrouver confiance en elle, elle se lance dans un projet fou : participer au concours de beauté que sa mère, ex-Miss, organise tous les ans.

A l’issue de ma lecture, je me disais que Miss Dumplin était un roman plutôt réussi même si l’histoire en elle-même n’est pas forcément d’une grande originalité et malgré quelques clichés. Toutefois, en y réfléchissant pour ma critique, je m’aperçois que j’ai quand même plusieurs reproches à lui faire.
Premièrement, les clichés : la blondasse-pétasse qui se met entre Willowdean et Ellen, la dispute entre les deux amies, les relations compliquées entre Will et sa mère ou encore le triangle amoureux. Deuxièmement, à propos de triangle amoureux, est-ce que toutes les filles qui se considèrent comme indignes d’intérêt sont courtisées par deux garçons à la fois ? Troisièmement, ça me dérange un peu – même si je pense que ça peut être crédible – que Willowdean commence à perdre son assurance pour le regard d’un homme.
Cependant, Miss Dumplin reste un roman frais et léger qui parle du fait d’être grosse sans en faire des tonnes, ce qui est appréciable, et dénonce la superficialité de la société actuelle.

Par contre, Willowdean est incroyable. Joyeuse, dynamique et intelligente. Et elle a confiance en elle. Les filles comme elle (c’est-à-dire qui ont confiance en elles, qu’elles soient maigres ou grosses) m’impressionnent toujours. Elle se fiche totalement de l’opinion des autres et elle ne se laisse pas faire. Bref, elle m’a été tout de suite sympathique et j’aurais adoré l’avoir comme amie au lycée. Et elle a éclipsé tous les autres personnages qui manquent un peu d’épaisseur à mon goût (à l’exception peut-être de Mitch).

Un roman divertissant porté par une héroïne forte avec un beau message sur l’acceptation de soi. Dommage qu’il y ait tant de clichés. Une lecture sympathique, mais qui ne me marquera sans doute pas.

« Le mot « grosse » met les gens mal à l’aise. Mais quand vous me voyez, la première chose que vous remarquez, c’est le volume de mon corps, de la même façon que la première chose que je remarque chez certaines filles c’est qu’elles ont de gros seins, des cheveux brillants ou des genoux cagneux. Et tous ces trucs-là, on peut les dire. Mais « grosse », le mot qui me désigne le mieux, fait grimacer les gens et les fait pâlir.
Pourtant, c’est ce que je suis : grosse. Ce n’est pas un mot vulgaire, et encore moins une insulte. Du moins, pas quand c’est moi qui le dis. Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas commencer par là, histoire de pouvoir passer rapidement à autre chose ? »

Miss Dumplin, Julie Murphy. Michel Lafon, 2016 (2015 pour l’édition originale). Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Troin. 378 pages.