Le combat ordinaire, à l’origine, ce sont quatre tomes publiés entre 2003 et 2008 : Le combat ordinaire, Les quantités négligeables, Ce qui est précieux et Planter des clous.
Dans les années 2000, Marco quitte tout. La région parisienne, son psy, son boulot de photographe. A 600 km de là, à Chazay, il essaie de faire le point, de retrouver un sens à la vie et de gérer ses crises d’angoisse. Autour de lui, sa mère et son père – qui perd peu à peu la mémoire –, son frère et complice de toujours, Adolf son chat caractériel, et bientôt Emilie qui va bousculer sa petite routine quotidienne.
C’est une histoire qui parle de détresse, de peurs, de la mocheté de la vie et des hommes, mais aussi du bonheur, de l’amour, de la famille (dans toute sa complexité). Sur le temps qui passe pour le meilleur comme pour le pire.
Et le dessin de Manu Larcenet exprime tout cela à merveille. On se projette sans peine dans ses planches, tant les personnages sont expressifs, que ce soit dans la joie, dans la tristesse, dans le doute, la colère ou la peur. Les crises d’angoisse de Marco sont terribles, on ressent parfaitement la violence de ces moments.
Le combat ordinaire, c’est une BD sublime. C’est drôle, tendre, violent, triste. C’est réaliste et totalement universel. Simple et compliqué à la fois, c’est tout bonnement la vie, disséquée par le trait précis et attendrissant de Manu Larcenet. Mélancolique, humaine, légère et grave… voilà une BD pas si ordinaire.
« Mes histoires d’amour m’ont montré que j’aime la solitude. J’ai toujours été fasciné par l’absence, tant la présence m’ennuie. »
« La vie nous donne beaucoup. Nous ne comprenons pas parce que nous avons obstinément appris à nous contenter de peu. »
Le combat ordinaire (intégrale), Manu Larcenet. Dargaud, 2015. 246 pages.