Jung fait partie de 200 000 enfants coréens éparpillés dans le monde entier suite à la guerre de Corée. Né en 1965 à Séoul, il est adopté en 1971 par une famille belge. De sa vie, il en a tiré un roman graphique, Couleur de peau : miel, qui est maintenant adapté au cinéma. Il y raconte l’orphelinat, puis le déracinement et l’adoption, la vie de famille, le passage difficile de l’adolescence…
Ce film d’animation, vue en avant-première suivie d’une rencontre avec Laurent Boileau, a été un coup de cœur. Une très heureuse découverte.
Couleur de peau : miel met en images différents thèmes et se questionne ainsi sur l’identité, sur l’intégration lorsque l’on se sent différent de sa famille ou encore l’amour de la mère et la famille. Tout cela avec poésie et émotion. Et humour parfois également. Personnellement, je ne savais pas que tant d’enfants coréens avaient été adoptés de par le monde et cette histoire m’a touchée. J’ai beaucoup apprécié le fait que les défauts du – des – personnage sont montrés et non cachés pour le rendre plus touchant, plus parfait ou je ne sais quoi. Un vent de vérité souffle sur ce film.
La forme de ce film d’animation est, elle aussi, stupéfiante. En effet, aux images dessinées se mêlent des séquences réelles : par exemple, des images stupéfiantes de dizaines (des centaines ?) enfants coréens dans un avion tirées des archives historiques ou des tranches de vie de famille sorties des tiroirs des parents adoptifs de Jung. Les images historiques donnent davantage de poids au film, elles nous disent : voilà, ce n’est pas qu’un dessin, c’est vrai, c’était vraiment comme ça, en voici la preuve. Tout cela montre et raconte le passé, or le présent s’invite également dans le film avec des images de Jung, Jung adulte, retournant pour la première fois dans son pays d’origine. Ces séquences sont, à mon goût, les moins réussies et sont parfois un peu lentes, mais elles ne gâchent en rien l’intérêt du film.
Couleur de peau : miel est donc un magnifique film autobiographique qui ne devrait pas rester confidentiel.
A suivre : une note sur le roman graphique dès que je me le serai procuré ! (ce qui, me connaissant, peut mettre des mois…)