« « Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
– Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
– Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
– De quoi parlez-vous ?
– Les cahiers… Ceux de Rose. »
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. »
Voilà le résumé de la quatrième de couverture. Débrouillez-vous, je ne vous en dirai pas plus. j’ignorais tout de ce roman. Je savais simplement, depuis sa sortie (ce qui ne fait qu’un peu plus d’un an), que je le lirai un jour. Autant dire que j’ai été ravie de plonger entre ses pages.
Le premier chapitre a failli m’inquiéter : je m’attendais à une « vraie histoire » et voilà une ouverture ultra poétique… et ultra floue. Le deuxième chapitre était à peine mieux. Heureusement, dès le troisième, nous voilà lancée dans l’intrigue et tout sentiment de perplexité est vite oublié.
Remplacé par du malaise, de la tension, de la crainte pour Rose. L’atmosphère devient crispante et angoissante tant on redoute l’inéluctable. On le sent dès les premières pages des carnets de Rose que la vie de cette jeune fille tirera vers le noir, vers le cruel, vers la souffrance et le désespoir. Encore une fois, dans cette histoire entre dominants et dominés, les femmes sont souvent les perdantes. Pas toujours certes, et certains hommes font partie du second groupe, mais elles sont rares, celles qui ont le pouvoir de commander.
La seconde partie est plus calme. L’inquiétude diminue – on se dit que le pire est passé – et la lecture se fait moins effarante. Pas moins prenante cependant, tant on se prend avec plaisir au jeu de la déduction et des hypothèses pour relier tous les indices. Même si j’ai réussi à deviner la plupart des révélations avant que l’auteur ne les expose, je dois dire que le tout est joliment ficelé.
Roman polyphonique, je suis passée d’un personnage à l’autre avec l’avidité de connaître la suite, de retrouver tel ou tel protagoniste. Efficacité redoutable pour un rythme presque haletant par moments. Certains personnages révulsent, d’autres m’ont emplie de compassion, d’autres m’ont laissée indécise, ne sachant pas sur quel pied danser face à eux. Les fous, les lâches, les cruels, les empathiques, les terrifiés. Les maîtres et les esclaves. Les puissants et les faibles. Les mots de Franck Bouysse font naître sympathie et antipathie avec la même facilité, avec la même violence.
L’écriture m’a envoûtée. Rien que pour elle, je lirai d’autres livres de cet auteur. S’il offre la parole à différents personnages, si Edmond, ne serait-ce que par la mise en page, est très reconnaissable, c’est la voix de Rose qui m’a le plus séduite. A la poésie, aux images originales et superbes, s’ajoute une note patoisante irrésistible. Cette oralité donne une présence à la jeune fille, une franchise et une simplicité absolument renversantes.
Né d’aucune femme, c’est ce genre de livre dont je relis certains passages plusieurs fois tant ils sont beaux, tant ils sont forts, tant ils sont magnifiquement écrits, tant ils remuent les entrailles.
Né d’aucune femme est un récit romanesque, violent, humain, terrible, sombre jusqu’au sordide parfois, poignant, porté par une plume puissante et imagée. Sublime dans le genre qui prend aux tripes.
(Par contre. C’est quoi ce bazar dans la chronologie à un moment donné ? J’ai retourné l’affaire dans tous les sens, j’en ai discuté avec ma mère qui venait de le lire aussi, j’ai même fait une petite frise des événements pour être sûre de ne rien oublier, mais il n’y a rien à faire : Onésime a vécu un jour et une nuit de moins que Rose. (Pour les personnes qui auraient lu le livre, ça vous parle ? C’est entre les événements de l’écurie et de la forge – désolée, je reste volontairement vague pour ne pas spoiler.) Sans blague, comment peut-on laisser passer un truc pareil ? (Ou alors je n’ai pas compris quelque chose et il faut m’expliquer…))
« Le silence me pesait pas et j’aurais pu jurer que c’était le seul endroit où se sentir bien, si jamais le silence peut être un endroit où se réfugier quand on se sent pas bien avec quelqu’un, ou peut-être trop bien. »
« Même à l’âge que j’avais, je savais à quoi m’en tenir avec les hommes, qu’il y en avait deux sortes, ceux avec un pouvoir sur les autres, venu de l’argent ou du sang, ou même des deux à la fois, et puis les lâches. Lâche, comme Edmond. Parce qu’être lâche, c’est pas forcément reculer, ça peut simplement consister à faire un pas de côté pour plus rien voir de ce qui dérange. »
« J’ai collé la poupée sous mon nez et je me suis mise à la sentir. Mon enfance était entièrement contenue dans son odeur, comme une carte que j’avais toujours été en mesure de déplier et qui me permettait d’aller dans un endroit que j’étais la seule à connaître. Avant. Tout ce qui venait de céder à l’intérieur de moi. Il y a des vies qu’on raconte dans des grands livres, et moi, je possédais rien que cette poupée que je tenais, une sorte de livre sans pages, que personne à part moi était capable de lire. »
« La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce moment existe il me convient. Au moins, les mots, eux, ils me laissent pas tomber. Je les respire, les mots-monstres et tous les autres. Ils décident pour moi. Je désire pourtant pas être sauvée. »
Né d’aucune femme, Franck Bouysse. La Manufacture de livres, 2019. 333 pages.
Je ne l’ai pas lu mais je le ferai un jour. Je n’ai pas particulièrement accroché à Glaise du même auteur.
En tout cas, en dehors de ce que tu dis comme « erreur », ton retour fait envie.
Ah, qu’est-ce que tu n’as pas aimé dans Glaise ? J’ai envie de lire d’autres titres de lui et celui-ci faisait partie de ceux que j’avais repéré.
C’est purement subjectif mais l’écriture déjà : beaucoup trop d’hyperboles. Le fait que ça soit un historique ne joue pas trop non plus en sa faveur puisque j’ai toujours du mal à les lire (enfin, parfois, j’ai des surprises et c’est pour ça que j’en sélectionne quelques uns à lire malgré tout).
En fait, je me suis vraiment ennuyée pendant les 100 premières pages. Ça a été correct sur la suite mais l’ensemble était peut-être trop contemplatif pour moi. Il y a un passage vraiment émouvant vers la fin mais justement, la fin est bâclée. J’ai vu des avis superbes sur ce livre, je ne cache pas ne pas être le meilleur public pour ça. Je l’avais lu dans le cadre du prix U Culture. 😉
Mais il n’empêche que je lirai sûrement celui-ci parce que deux ouvrages valent mieux qu’un pour vérifier les (in)compatibilités. 😉
Aïe, effectivement, ce n’est pas un avis qui donne très envie, mais je pense que je me lancerai quand même un jour. Les goûts et les couleurs, hein…
De toute façon, j’ai déjà un peu peur d’être déçue suite à mon coup de coeur pour celui-ci : qu’il soit moins bien, qu’il soit trop différent…
Je sais que ça ne donne pas envie, j’ai mis des jours à le lire alors que je dévore 200-300 pages quotidiennement quand je suis dedans. Bref. Comme tu dis, les goûts et les couleurs. Et comme toi, il m’arrive d’hésiter à en lire un autre de peur d’être déçue si c’est moins bien. En tout cas, j’espère qu’il te conviendra si tu te lances.
Nous aurons peut-être l’occasion d’en reparler !
Merci pour ton retour ! On me l’a prêté et j’avoue ne pas avoir accroché au premier chapitre… et l’avoir refermé (je retenterai bien sûr). Ta chronique me conforte dans l’idée de persévérer un jour.
Si ça peut te rassurer, le reste du roman n’est pas du tout comme le premier chapitre (voire les deux premiers), donc je pense que tu peux retenter le coup. J’ai bugué un peu sur le début, avec son « Il se trouvait quelque part plus loin que les aiguilles de ma montre. » que je ne comprenais pas du tout. Mais ça repart de manière beaucoup plus claire par la suite !
Ma meilleure amie a adoré ce livre (mais vraiment) et je ne l’ai pourtant pas encore lu… Je dois dire que ta chronique me fait encore plus envie !
J’en suis ravie ! Je ne peux que t’inciter à le découvrir en espérant que tu aimeras autant que ton amie et moi !
J’ai un peu tendance à me méfier des ouvrages qui ont un grand succès tout d’un coup, sans qu’on sache trop pourquoi (d’ailleurs je ne connaissais rien de plus à ce roman que l’histoire que tu décris au tout début, ce qui reste vague). Celui-ci en faisait partie, quoique je me disais, un jour peut-être… ta chronique en donne envie. Ca a l’air d’être un très beau et émouvant roman polyphonique, avec autant de voix différentes, on sent comme ça t’a marquée et bouleversée..
C’est entre autres pour ça que j’ai mis autant de temps à le lire (bon, aussi parce que je procrastine beaucoup). Cela dit, même si je savais qu’il avait récolté une kyrielle d’avis élogieux, je n’ai rien lu sur lui, donc je n’avais vraiment aucune attente due aux avis positifs des autres, juste celles générées par sa couverture et les quelques mots piochés sur la quatrième de couverture dès sa sortie. C’est peut-être ce qui m’a évité de me faire des films, ce qui est souvent source de déception par la suite.
Et je suis ravie de lui avoir enfin accordé une chance, tant j’ai été charmée par ce roman, par son atmosphère et plus encore par sa plume.
Edmond, reconnaissable par la mise en page ? Arrête donc de titiller ma curiosité et mes faiblesses ! J’adore les jeux de mises en page également, tout ce qui innove un peu et casse l’emploi classique. Et ne prend d’ailleurs pas le livre que comme support, mais comme véritable outil, qui a tout autant de valeur et d’intérêt que les mots pour faire passer son message.
Bon c’est pas possible, parce qu’en restant évasive pour ne pas dévoiler l’histoire, ton enthousiasme est tel que j’ai envie de le lire, là, maintenant. Et ma PAL, alors ? On devait pas se soutenir pour la diminuer, au lieu de la faire monter ? (bon, je suis mal placée pour te dire ça, moi qui t’ait dit que je te prêterais des livres si tu le souhaites. Un juste retour finalement ! )
J’ai lu les premiers extraits, mais pas les derniers parce que l’envie de découvrir l’histoire commençait à être un peu trop tiraillante. Surtout que pour je ne sais quelle raison, j’ai l’impression qu’en prime, il contient peut-être une partie de ce que j’aimerais pouvoir transmettre (ne serait-ce que sur l’effet qu’il t’a produit) en écrivant L&E. Bon bah +1 à ma wishlist, je ne te remercie pas !
Oulah, par contre, ne te monte pas des films au sujet de la mise en page. Globalement elle est très classique. C’est simplement que, pour Edmond, il y a beaucoup de retours à la ligne, ce qui donne – de loin – une apparence de poème un peu et qui fait qu’on sait tout de suite que c’est lui. C’est tout. Rien de particulièrement innovant ou audacieux, désolée de te décevoir.
En tout cas, je suis à la fois désolée et ravie. Désolée pour ta PAL – je comprends totalement ce souci et ce n’est guère généreux de ma part d’amplifier la tienne – et ravie de t’avoir donné envie ! Parce que, bon, si j’ai aimé un livre, j’aime que ma critique fasse envie à ton tour.
Tu veux que je m’applique à en écrire des plus nulles et fadasses que d’habitude ?
Tu me mets l’eau à la bouche avec L&E là…
Oh tu sais je ne demande pas des mise en page à la Songe à la douceur. Parfois justement ce n’est qu’un petit détail qui suffit pour envoûter. Tiens : (tu vas te dire « ça fait longtemps qu’elle n’en avait pas parlé » haha) Baricco dans Océan Mer un moment fait tout un travail de répétition avec un retour à la ligne qui, plus tu avances dans ce qui est raconté et qui fait office de trauma pour le personnage, se voit décalé sur la page. Entre ça, et le fait qu’à chaque fois si je te le schématise, ça fait un » A / AB / ABC / ABCD / ABCDE » ça donne rvaiment une empreinte puissante au texte qui va marquer le lectorat, alors que pourquoi c’est pas sorcier.
Continue d’écrire comme L’Ourse le fait si bien, de manière si fade qu’elle donne envie ! Après j’essaie de me dire justement que comme c’est des lectures qui ont l’air de convenir à mes goûts actuels, je suis assez pressée de les lire : si seulement ça pouvait faire la carotte pour que je vide ma PAL plus vite ! Avec un peu d’espoir, ça fonctionnera comme ça, donc continue, ça va me motiver héhé.
J’ai tellement peur de te décevoir si j’arrive à venir à bout de cette histoire… Ca ne me semble tellement pas exceptionnel ! ( mais bon, nous et notre estime, hein)
On est loin de Songe à la douce, je confirme ! Par contre, tu me donnes vraiment très envie de lire Océan Mer ! Baricco est officiellement dans les auteurs à découvrir de toute urgence ! Même si ce n’est pas compliqué, c’est original et ça peut vraiment servir le propos !
Ahah, merci beaucoup ! Je suis ravie que mes lectures te parlent ainsi !
Tu arrives à lire en ce moment ? Si oui, dans quoi es-tu plongée ?
Mais non, dis pas ça ! De toute façon, je doute que tu puisses être objective ! Ce ne sera sûrement pas parfait, mais je ne doute pas que ton récit aura moult qualités !
Ah mais alors là je ne peux que t’y encourager ! Il faut que je me décide à faire un article bilan Baricco sur son oeuvre de fiction, et un pour faire un challenge mais… Je ne sais pas comment le mettre en place donc je me presse beaucoup moins là-dessus.
Et je suis ravie que tu me donnes envie de lire ! 😉
C’est un peu compliqué par moment, j’ai eu des déconvenues ( du type… Millénium, hahum) mais j’ai fini Shining en début de semaine. Je me tâte à en faire une chronique mais elle n’analysera très probablement pas donc je ne sais pas si j’y ai grand intérêt.
C’est sûr que côté « être objective », on repassera ! Il faut que je le reprenne, ça me tâte beaucoup et je me demande si j’ai pas besoin de sortir du dessin en plus pour retrouver un peu la plume, donc à voir si j’arrive à débloquer les choses !
Tu voudrais créer un challenge ?
Et alors, as-tu aimé Shining ?
En tout cas, j’espère que tu ne laisseras pas l’autodépréciation te pousser à abandonner ton roman !
(t’inquiète pas si mes réponses sont égrenées, j’essaie de faire petit à petit, sachant que je veux aussi caser tes mails dans la journée haha)
Je ne sais pas trop, je voulais faire une sorte de marathon Baricco. Ce sera un challenge perso déjà, mais je me disais que ça pourrait être un moment pour que plusieurs personnes le découvrent ensemble et qu’on en discute, mais ça voudrait sans doute dire un lieu d’échange (Discord a l’air tendance pour ça), est-ce qu’il faudrait y mettre une durée maximale etc, donc je laisse ça à la réflexion pour l’instant.
Ni bon ni mauvais, je dirais. J’ai aimé sans plus, et j’ai écris une critique hier mais… elle est plus « moins » que neutre haha.
Je cherche encore à mettre mon autodépréciation en cage pour arrêter d’entraver ma route, mais j’espère bien réussir un jour !
Un marathon ? C’est ambitieux, dis-moi ! Mais ça pourrait être sympa, oui, si tu arrivais à recruter quelques personnes, histoire d’échanger dessus ! En ce qui me concerne, je sais que je ne lirai pas tout Baricco d’une traite, mais j’en piocherai bien un ou deux.
Oh, mince… j’avais tellement adoré ! Je suis curieuse de te lire du coup, histoire de voir là où ça a pêché…
En effet haha, et ça l’est même un peu trop ! Je ne sais pas si ça verrait le jour, franchement, ou ce qui serait le plus judicieux : cet espèce de marathon ou alors, moins contraignant, une sorte de club de lecture bariccéen pour discuter de son oeuvre de manière générale, et par exemple se fixer un titre par mois, je ne sais pas trop. Même côté article : je me dis que ce serait chouette que je fasse un bilan sur les lectures fictives, puis j’aimerais en faire un bien plus important type analyse des thématiques récurrentes ( sorte de rêve de si j’avais été enseignante chercheuse haha) Comme d’habitude, un peu trop de branche à l’arbre cérébral pour savoir à laquelle m’accrocher !
J’aimerais bien en discuter avec toi pour savoir ce qui te l’a tant fait aimé du coup ! Après tu verras qu’une bonne part, c’est plutôt une déformation de mon engagement.
Je pense que des articles seraient tout d’abord beaucoup plus efficace pour donner envie de découvrir l’oeuvre de Baricco. Un marathon, même juste un par mois, il faut déjà être motivée, voire fondue de ses bouquins. En ce qui me concerne, je sais que je ne pourrais pas m’y tenir : j’ai envie de le découvrir, mais je ne m’engagerai pas dans un tel défi alors que j’ai une centaine de romans qui m’attendent à côté. Mais tes articles m’intéresseraient beaucoup !
On pourra en reparler quand ta chronique sera sortie, mais si ça t’intéresse, j’en avais écrit une, moi aussi ! https://oursebibliophile.wordpress.com/2018/05/26/shining-de-stephen-king-1977/
(Au fait, désolée pour le mail, mais je te répondrai la semaine prochaine si tu veux bien. Désoléééée !)
Tu as raison, oui. J’hésitais à faire plusieurs articles, à vrai dire, mais je ne me vois pas chroniquer ses 12 oeuvres fictives par exemple, ou davantage dans un même article avec des avis plus ou moins express. Mais je devrais me mettre à tapoter un article « bilan » on va dire, et conseils de lectures sous plusieurs prismes pour que ça convienne à la majorité, ça pourrait permettre de savoir par où commencer même si c’est très subjectif.
Chouette, merci pour le lien ! Je vais lire ça après avoir répondu aux commentaires. ^^
(pas de problèmes, t’inquiète, toute manière t’aurais eu plus de chance que je te réponde deux-trois semaines en décalé alors bon tu ne loupes rien^^ )
Effectivement, 12 chroniques dans le même article, ça risque de faire un peu beaucoup. En tout cas, je suis sûre que tu pourras nous pondre quelque chose de très chouette et de très alléchant si tu en as envie !
Bonjour, encore un billet tentateur sur ce livre… je le lirai sans doute car j’ai aimé « Grossir le ciel » du même auteur.
Merci beaucoup ! C’est bon à savoir, je me demandais quel livre piocher dans la bibliographie de Franck Bouysse par la suite, même si Glaise me tente aussi !