A Salencres-sur-Mer, le jeune Lemony Snicket se trouve confronté à : une mentor totalement incapable de mener une enquête, un vol qui n’en était peut-être pas un, une voix au téléphone, une ville déserte, une statuette représentant une créature légendaire locale, et à quelques personnages insolites. C’est parmi cet embrouillamini qu’il va portant devoir trouver des réponses à ses trop nombreuses – et pas toujours pertinentes – interrogations.
Moi qui espérais trouver des réponses à mes propres questions suite à ma relecture des Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire (qu’on abrègera DAOB), me voilà le bec dans l’eau. Déjà l’histoire est une préquelle et, surtout, ce premier tome des Fausses bonnes questions prend clairement la même direction. A savoir, une direction fort nébuleuse.
La fin des DAOB avait divisé les lecteurs entre ceux qui la trouvaient dans le ton de la série – côté duquel je me place – et les frustrés de ne pas avoir de réponses – côté duquel j’ai quand même un ou deux orteils – et ce livre ne change pas décidé à changer cela. La fin… n’en est pas vraiment une. On n’en sait pas beaucoup plus qu’à la première page. Les douze chapitres précédents nous auront surtout fait courir à travers la ville. Quant à la mystérieuse organisation qui avait tant intrigué les lecteurs et lectrices des DAOB, VDC, elle est mentionnée, évoquée, murmurée, mais je n’ai pas l’impression que l’on en saura davantage au fil de la série.
L’absence d’informations n’est pas le seul point commun avec les DAOB. On retrouve sans doute aucun le ton décalé et absurde de Lemony Snicket avec le même amour des mots et des traits d’esprit. Caricaturant notre société, les personnages sont toujours aussi loufoques. De même, les lieux ont toujours ce petit quelque chose hors du commun (comme une ville de bord de mer qui n’est plus au bord de la mer, une mer d’algues survivant sur une terre asséchée, des puits d’encre, etc.).
Et pourtant… déception. L’histoire, totalement absconse, n’a pas réussi à me passionner, j’ai suivi Lemony un peu mollement. Les nouveaux personnages n’arrivent pas à la cheville de Violette, Klaus, Prunille, Olaf, Duncan, Isadora et tous les autres. Je n’ai pas retrouvé l’humour des DAOB, ni la jubilation littéraire qu’avait su faire naître précédemment la plume de Lemony Snicket (dont les apartés m’amusent bien plus lorsqu’ils viennent du Lemony adulte). N’étant donc pas convaincue par le cœur du récit, je me suis sentie dépitée face à ce néant final.
La plupart des ingrédients qui m’avaient réjouie dans les DAOB étaient pourtant présents, mais ce premier tome a totalement échoué à me séduire. Intrigue, protagonistes, écriture… rien n’égale les Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire. Sans doute lirai-je un jour la suite, poussée par la curiosité, mais ce ne sera pas dans mes priorités.
« Dans toute bibliothèque, à ce qu’on dit, il y a quelque part un livre prêt à répondre à la question qui brûle comme un feu en chacun de nous. »
Les fausses bonnes questions, tome 1 : Mais qui cela peut-il être à cette heure ?, Lemony Snicket, illustré par Seth. Nathan, 2014 (2012 pour l’édition originale). Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Rose-Marie Vassallo. 249 pages.
Challenge Les Irréguliers de Baker Street – Le Rituel des Musgrave :
lire un livre comportant une chasse au trésor/une énigme à résoudre
Ah ben zut ! je fais plutôt partie du clan des frustrés par la fin des DAOB, je trouve ça un peu facile de créer plein de mystères et de ne pas se fatiguer à trouver des réponses… Du coup quand j’ai commencé ta chronique j’ai eu un espoir qu’il ait eu envie de nous éclairer, eeeeet finalement non. Haha
Du coup je pense que je vais passer mon tour 🙂 (mais ça me frustre toujours !)
Complètement ! J’espérais aussi des réponses et j’ai été bien déçue ! Vraiment pas convaincue par ce premier tome ! J’aimerais bien avoir quelques réponses un jour, mais je ne crois pas que ce soit vraiment au programme…
Zut, moi qui espérais les réponses aux questions des DAOB, je repasserais. Cependant, il reste une piste à explorer : l’autobiographie non-autorisée de Lemony Snicket. Sorti peu après la fin des Baudelaires, c’est peut-être là qu’il y a la réponse aux questions. Tu l’a lu ? Personnellement il est dans ma PAL mais j’attends d’avoir fini de relire DAOB, histoire d’avoir tout en tête avant de m’y attaquer. Après c’est peut-être une fausse piste (ce qui connaissant l’auteur ne m’étonnerait qu’à moitié).
En tout cas c’est dommage que ce livre ne soit pas à la hauteur de DAOB, car même sans avoir mes réponses, ça aurait pu être sympa de découvrir un autre récit avec la plume génial de l’auteur.
Oui, c’est aussi mon dernier espoir d’obtenir quelques réponses, mais après cette lecture, je suis quelque peu dubitative. Si je ne l’ai pas lue avant toi (ce qui m’étonnerait), tu me diras si l’autobiographie donne quelques indices, quelques pistes, voire même quelques réponses ?
Pas de problème. Mais vu que tu vas surement le lire avant moi, est-ce que tu pourras me tenir au courant ?
Ça marche ! 😀
J’avais commencé à lire Les Fausses Bonnes Questions pour l’écriture d’une chronique. Et puis j’ai vite décroché ne comprenant rien à où cela allait me mener. Je vois que ça ne venait pas moi et de ma lecture en diagonale ! Elle fait flop flop cette nouvelle série. Étonnant de la part de ce cher Lemony Snicket…
Non, effectivement, ça ne nous mène pas à grand-chose. J’ai vraiment été déçue, j’avais beaucoup aimé le flou autour des orphelins Baudelaire, mais là, j’ai vraiment eu l’impression de tourner en rond, donc je comprends que tu n’aies pas accroché !