Je n’ai pas toujours été un vieux con, d’Alexandre Feraga (2014)

Je n'ai pas toujours été un vieux con (couverture)Léon Pannec, septuagénaire, revient sur sa vie, ses bons et mauvais moments, les femmes qu’il a aimées, les amis qu’il a perdus de vue, les vies qu’il a fuies, depuis la maison de retraite Les Primevères dans laquelle il a été placé suite à une facture du bassin et de la hanche. 250 pages pour découvrir les multiples facettes qui l’ont transformé et les pérégrinations qui ont marqué sa vie.

Alexandre Feraga offre à son narrateur une gouaille, un bagout extraordinaire. A travers cette langue énergique (ce qui ne l’empêche pas d’être parfois poétique), il nous propose un voyage parfois touchant, parfois amusant, parfois dur. Il ne s’embête pas avec du politiquement correct, il pratique l’ironie à fond, il touche là où ça fait mal parfois pour pousser les gens à ouvrir les yeux, à réaliser leurs rêves, à ne pas s’enfermer dans un quotidien sans joie et ainsi à vivre pleinement.

Quotidien aux Primevères et retours dans le passé s’enchaînent dans des chapitres courts qui nous poussent à dévorer le roman, à lire une page de plus pour passer un peu plus de temps avec Léon et les autres personnages.

Car, au fil du récit, se dessinent des portraits qui sont un vrai bonheur à découvrir. Les différents protagonistes sont vraiment attachants, chacun à leurs manières. Ils sont décrits, non pas à travers des détails inutiles, mais à travers leurs actes, leurs paroles et ce qu’ils dévoilent de leur passé. Je pense principalement à Jack et Roger, mais aussi aux autres pensionnaires des Primevères. Ainsi qu’à ceux qui ont traversés la vie de Léon : mafieux, marins, compagnons de route, femmes… Tous semblent un peu fous, mais n’avons-nous pas tous notre petit grain de folie ?

Lire ce petit roman ciselé, drôle et souvent émouvant est un véritable plaisir. Décapant.

« Le temps que tu as traversé est écrit sur ta peau. Tu es vivant aujourd’hui par le temps que tu as vécu hier. Tu peux mentir, changer de visage ou même de nom, tu seras toujours ce que tu as vécu. Si la personne à laquelle tu parles ne t’entend plus ou si tu n’as plus personne à qui parler, alors tu n’existes plus. »

« Si les vieux radotent, ce n’est pas pour emmerder leur entourage, c’est pour bien garder à l’esprit tous les bons et mauvais moments qu’ils ont vécus. Pour se rappeler qu’ils ont eu une vie, que l’état de décrépitude dans lequel ils se trouvent ne résume pas leur existence. »

Je n’ai pas toujours été un vieux con, Alexandre Feraga. Flammarion, 2014. 250 pages.

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